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Nulle part ailleurs : un tour des galeries PDF Imprimer Envoyer
Jeudi, 05 Décembre 2013 07:00

À voir cette semaine dans les galeries d’art contemporain : des affiches lacérées, une nature maltraitée et un lustre à pampilles qui joue au pendule.



Braconnage

Il s’est fait une place dans l’histoire de l’art contemporain et son œuvre occupe systématiquement quelques pages dans les anthologies de l’art du XXe siècle. Le Centre Pompidou lui a consacré une rétrospective en 2008. Jacques Villeglé, né en 1926 à Quimper, a développé au début des années 1950 avec l’artiste Raymond Hains, un travail très structuré basé sur le collage et l’assemblage d’affiches publiques lacérées récoltées sur les murs des villes. Cette démarche donnait à voir les images et les langages de la rue, le réel et la figuration à une époque où la peinture abstraite occupait une place hégémonique. 


Soixante ans plus tard, son œuvre, qui conserve toute sa fraîcheur, écrit un roman français et témoigne dans le même temps combien les murs deviennent bavards en période de tension sociale. Dans le sillage de son passage en tant qu’artiste invité d’honneur du Prix Opline (notre édition de lundi), onze oeuvres dont certaines remontent aux années 1970 sont à voir à la galerie Cortex Athletico jusqu’au 25 janvier, tandis qu’un ensemble « Panaché » de sérigraphies est exposé à la librairie La Mauvaise Réputation jusqu’au 11 janvier. 

www.cortexathletico.com ; www.lamauvaisereputation.net 



Enfin du politiquement incorrect

Il a 30 ans et vit à Berlin. Julius von Bismarck pratique l’art de la performance et ne fait pas dans la demi-mesure. Il restitue ses actions parfois spectaculaires, souvent exaltées, sous la forme d’objets, d’installations, de photographies ou encore de vidéos. Il présente à la galerie Ilka Bree jusqu’au 19 décembre (l’exposition est prolongée), un ensemble de travaux qui interrogent le rapport contemporain de l’homme à la nature.

Quels liens avons-nous conservé avec elle si l’on part du constat qu’il semble ne pas y avoir d’alternative à l’expansion des villes ? La nature nous serait-elle devenue étrangère ? Parmi les oeuvres réunies sous le nom « Les bêtes sont bêtes et les plantes le sont encore plus », la vidéo « Stirb langsam », qui dure 24h, met en scène l’artiste muni d’un couteau suisse découpant un chêne centenaire. Ce défi physique et psychologique, loin des considérations écologiques, installe l’artiste dans une posture ambigue. L’action décrit, quoi qu’on en dise, l’emprise de la main de l’homme sur la nature et questionne la démesure comme source d’aveuglement. 

www.galerie-ilkabree.com 



Intouchable
Dans la vitrine de Crystal Palace, 7 place du Parlement, l’association artistique Zébra3 dévoilera ce soir à 19h, à l’occasion du vernissage, une sculpture du plasticien Julien Berthier. Il s’agit d’un lustre à pampilles motorisé qui décrit des cercles en frôlant les murs, empêchant ainsi toutes tentatives d’approches du spectateur.

Symbole parmi d’autres de la bourgeoisie, cet objet animé s’appelle pourtant « Revolution Light », jouant sur l’ambiguïté trajectoire-révolte. Il semble évoquer, de manière ironique, à travers la figure du cercle, le mouvement caractéristique des valeurs associées à cette classe sociale. Des valeurs qui tournent en rond délimitant un périmètre inviolable. •
buy-sellf-zebra3.blogspot.fr ; www.pola.fr

Camille Carrau

Photo : En haut, Villeglé chez Cortex ; en bas, von Bismarck chez Ilka Bree et Berthier au Crystal Palace © Cortex Athletico / Julius Von Bismarck / Julien Berthier

 

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