Ce soir, le Collectif Crypsum s’installe à la Manufacture Atlantique pour huit représentations de leur re-création de « Nos Parents », le spectacle qu’ils ont tiré du roman d’Hervé Guibert. 


Une belle série rendue possible par le TnBA, co-producteur, qui avait dernièrement coproduit une autre pièce de la compagnie girondine, « L’Homme qui tombe », d’après Don DeLillo. De quoi donner un nouveau souffle à cette pièce remarquée au plan national (lors de son passage au festival Une Semaine en Compagnie, au CDN de Saint-Denis, notamment), et l’occasion d’une re-création.


« Ce qui nous intéresse, souligne Olivier Waibel, l’un des fondateurs du collectif, c’est de trouver des textes qui nous parlent, dont la langue nous plaît, et de créer une nouvelle forme : il ne s’agit pas seulement de raconter une histoire, mais de trouver par quels moyens théâtraux la raconter. » Au départ, donc, comme toujours avec les Crypsum qui se sont faits une spécialité de porter du littéraire à la scène, il y a ce texte, d’Hervé Guibert, « un auteur pas très connu, en dehors du fait qu’il est mort du Sida et qu’il a écrit dessus », reprend celui qui s’est chargé de l’adaptation. Un roman où l’auteur raconte son évolution au sein de sa famille, depuis sa “rencontre” avec ses parents jusqu’à leur (faux) décès, dressant d’eux un portrait souvent féroce. Dans l’adaptation, les comédiens se prêtent au même jeu, n’hésitant pas à ressortir leurs propres photos et vidéos de famille.


« Il s’agit d’un texte très drôle, qui rappellera à tous quelque chose. Si l’auteur règle ses comptes avec ses parents, de manière parfois très cruelle, c’est pour leur dire au final qu’il les aime. Et puis, chez Guibert, on ne sait pas toujours ce qui est vrai ou faux, ce qui interroge aussi sur la manière dont, nous-mêmes, nous reconstruisons nos souvenirs à mesure qu’ils disparaissent. » 


La compagnie a fait du chemin depuis la création en 2010 au Glob. Devenue compagnon de la 
Manufacture cette année, elle a « mûri », grâce, entre autres, à ses « Banquets littéraires » : « Ce rapport nouveau au spectateur nous a aidé pour cette re-création. On s’est accordé plus de liberté autour du texte, pour mieux rendre son humour et être encore plus connecté au public... » • SLJ


À la Manufacture Atlantique, du 10 au 14 et du 17 au 19, 20h30, 10€, tél. 05 56 85 82 81. Le 13, à 19h, rencontre
 avec Vincent Josse, le chroniqueur d’Inter auteur du livre « Hervé Guibert, l’écrivain-photographe ».

Photo : Un texte à l’humour souvent féroce, sur lequel les comédiens ressortent leurs propres archives familiales © Collectif Crypsum