Demain, démarre la 2e édition d’Un Chapiteau en hiver, la manifestation d’arts de la piste piloté par la Smart Cie. Les quatre spectacles à l’affiche ne sont que la partie émergée de l’iceberg : la compagnie passe tout le mois dans le nouveau chapiteau de la ville de Bègles, aux Terres-Neuves, entre résidences et médiation.


« C’est pas encore commencé mais c’est déjà l’effervescence », se réjouit Pascale Lejeune, tout juste sortie d’une journée de formation des enseignants autour de l’univers circassien. Depuis quelques jours, le chapiteau bleu et blanc ne désemplit pas, entre la résidence de la jeune compagnie Née d’un doute, la Smart elle-même peaufinant son prochain spectacle « Attention à ma peau »... et les chassés-croisés de scolaires, en piste pour la visite des coulisses, des repères historiques, des rencontres avec les artistes ou un atelier de pratiques. 


« On ne change pas de formule mais elle s’est bonifiée, poursuit la cofondatrice de la compagnie : on a été bien suivi en cela par l’Iddac et, surtout, par la Ville de Bègles, qui a consenti un gros effort à la fois financier, technique et humain. » C’est que Bègles, épaulée par un contrat de codéveloppement avec la CUB, ambitionne clairement depuis quelque temps de se positionner comme pôle moteur du cirque dans l’agglo. Il y eut d’abord l’aménagement de l’Esplanade des Terres-Neuves, spécialement adaptée à la pose de chapiteaux.

Désormais, la Ville possède sa propre toile, un 26 mètres rond pour être exact, avec piste et gradins pour une jauge de 400 places, qui servira au cirque mais pas seulement, des concerts et autres “manifestations artistiques à 360°” étant envisagés. Du flambant neuf ou presque : tout juste avait-il servi l’été dernier, comme simple espace restauration lors de la venue de Zingaro aux Rives-d’Arcins. 



Un programme au coup de coeur

Pour l’étrenner en beauté, la Smart a concocté un programme à l’envi, « parce qu’on est une compagnie avant d’être un opérateur-organisateur ». Ainsi, elle fait l’ouverture demain vendredi soir à 19h avec un « Concentré de petites formes circassiennes » fait de quatre formes courtes, achevées ou presque : le mélange jonglage et accordéon « Duende Feliz » a vu le jour en octobre dernier, « Attention à ma peau », du cadre aérien, verra le jour officiellement en mai prochain à Artigues. Surtout, autour d’eux, des artistes en compagnonnage : « Corps de sensibles » de Fil d’ici et d’ailleurs, entre équilibre sur fil et chant – créé en octobre également – et « Mains Vives », de Née d’un doute, pour qui ce sera le jour J, la sortie de création.


Suivra, samedi à 20h30, le turbulent sextet La Meute et sa folle balançoire (photo de Une). Un bon exemple de ce fonctionnement au coup de coeur : « Quand on les a invités pour la première édition, ils étaient peu connus mais on sentait leur potentiel. Le spectacle en était alors à une étape de travail, pourtant on leur a donné carte blanche. Au printemps ils créaient à Biscarrosse, juste avant Avignon où ils ont fait un carton ! On est vraiment contents de les retrouver avec le spectacle final. »


On retrouvera ce même goût pour la prise de risque avec le « Identité » de la Cie BAM programmé jeudi 19 à 20h30. Un spectacle tout frais, né il y a à peine six mois, construit autour d’un seul agrès, le mât chinois, par un trio issu du Cnac de Châlons-en-Champagne. 


Enfin, celui qu’on peut certainement considéré comme la tête d’affiche : la trois ans d’âge « Popcorn Machine » de My!Laika, du pur concept théâtralisé façon rock’n’roll par un quatuor international formé au fameux Lido toulousain. Absurde ou burlesque, baroque ou cyberpunk, l’invention permanente au pouvoir, couronnée lors de son passage au festival Circa, à Auch l’an dernier. À voir mardi 17 à 20h30 et mercredi 18 à 15h. •

SLJ

Esplanade des Terres-Neuves : terminus tram C, poursuivre 200 m sur le bd J.-J.-Bosc. 14€, réduit 10€, -12 ans 6€. Résas 05 56 49 95 95.

www.smartcie.com 

Photo : De toutes jeunes pousses comme Née d’un doute qui crée demain « Mains Vives », des talents en devenir comme la Cie BAM, des confirmés comme My!Laika © Benoît Martrenchar / Milan Szypura / Freddy Tornberg