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Architecture: Quand l’attitude devient forme PDF Imprimer Envoyer
Lundi, 06 Janvier 2014 07:00

Partant d’une réflexion à la fois théorique et pratique, le travail de l’architecte japonais Junya Ishigami relève d’une symbiose entre le bâti et la nature, les deux s’influençant de telle sorte que le résultat exprime un tout. 56 maquettes de projets sont exposées actuellement au centre d’architecture Arc en rêve.


Né en 1974, l’artiste a déjà été récompensé par de nombreux prix, et sa vision ne se réduit pas à un concept ou à une idée. Elle semble plutôt découler de l’attitude de ce jeune architecte où la recherche d’une harmonie entre nature et architecture est souveraine. 



Demain n’est plus annulé

Ses propositions sont parfois à l’échelle d’une chaise, d’une table ou d’un bâtiment et, dans certains cas, atteignent la dimension d’un morceau de continent comme le projet de cette ville qui serait constituée d’une succession de vallées où chacune abriterait une maison et une seule. Dans certains cas, sa réflexion dépasse l’entendement comme cet autre projet consistant à bâtir des murs si hauts qu’ils permettraient de retenir l’eau des océans de manière à transformer les plateaux continentaux en terres fertiles. Il s’inspire aussi des nuages, du ciel et du vent pour créer des maisons, il intègre l’architecture à une forêt existante… 


Si l’on devait se risquer à imaginer quelles formes pourraient prendre dans d’autres disciplines comme la littérature ou le cinéma la réflexion développée par Junya Ishiga, cela oscillerait entre l’essai et le roman de genre, le cinéma d’auteur et le blockbuster de science-fiction. La théorie et la pratique, la réalité et l’imagination sont chez cet architecte étroitement liées. Les propositions les plus simples et concrètes côtoient les plus extravagantes. Mais elles ont en commun de toujours répondre à cette question : « L’architecture actuelle devrait-elle explorer de nouvelles manières de vivre ? »



Vers l’infini et au-delà

À travers une expérimentation poétique et scientifique, Junya Ishiga redonne du souffle aux notions d’intérieur-extérieur, aux rapports nature et architecture, revisite la notion de confort et d’espace, expérimente une très grande amplitude d’échelles de projets et renouvelle en partie les formes. Autrement dit, les limites habituelles en architecture ne sont plus tout à fait au même endroit. 
À Arc en rêve, les 56 maquettes des projets se succèdent sur des planches en bois parallèles les unes aux autres. Pas de plans, ni d’éléments techniques. Tout y est raconté à dimension réduite. Quelques lignes accompagnent chacune des propositions. Tout y semble simple et, pourtant, on devine la complexité. Ils sont rares, les architectes qui font rêver. Ce n’est d’ailleurs pas leur but. Mais, quand ça arrive, leur vision nous accompagne pour longtemps. • 


Camille Carrau

« Junya Ishigami. Petit ? Grand ? L’espace infini de l’architecture », jusqu’au 27 avril, entrepôt Lainé (7, rue Ferrère, dans le CAPC).
www.arcenreve.com 

Photo : Nature et structures délicatement intriquées pour le Pavillon japonais de la Biennale de Venise 2008, ballon carré géant au Musée d’art contemporain de Tokyo, angles improbables dans les rues de New York, il ose tout, Ishigami – ou presque : réalisées ou pas, ses maquettes sont à voir à Arc en rêve. © Junya Ishigami & Associates / Yasushi Ichikawa / Arc en rêve Centre d’architecture

 

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