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Festival Bordeaux Rock : un ange (re)passe PDF Imprimer Envoyer
Lundi, 20 Janvier 2014 10:00

Pour ses 10 ans, le festival Bordeaux Rock nous a concocté samedi à l’I.Boat, une soirée mettant à l’honneur les gloires passées de la scène bordelaise : les Stilettos, les Cons, et Paul Félix, ex-chanteur de Gamine (« Voilà les Anges » en 1988), de retour après près de 20 ans de retraite bouddhiste. Entretien.


À peine sorti et vous voilà déjà invité à reprendre le chemin de la scène. Ça vous fait quoi ?


C’est assez étrange, parce que je sors juste de ma tanière, de ma campagne. Maintenant, je réalise que l’aventure Gamine avait compté pour les gens et le fait qu’ils y pensent encore me touche vachement. Le fait que des groupes comme Aline nous citent comme référence pop aussi... À l’époque, on ne s’en rendait pas compte. Quand le groupe s’est séparé, ça faisait seulement trois ans qu’on avait un peu de succès mais déjà onze ans qu’on jouait ensemble. C’est pas facile, la vie d’un groupe. Le split est arrivé par hasard, on était arrivé à un croisement… Ensuite, j’ai continué la musique jusqu’en 1994-1995, et l’album de Real Athletico. C’était à la fois une période très riche et une période de doute, de difficultés, j’étais à moitié à la rue, je dormais chez les copains ou dans le local de répétition… Un jour j’ai voulu changer d’air, je suis parti en Angleterre puis en Inde, six mois, tout seul…



C’est là que vous avez votre “flash” bouddhiste ?


En fait, le premier flash était venu avant, en lisant le « Siddharta » d’Hermann Hesse pendant qu’on répétait le 2e album de Gamine. Je m’étais mis à la méditation tout seul. Mais en Inde, j’ai été au contact du vrai bouddhisme tibétain et j’ai rencontré des lamas qui m’ont touché. De retour en France, au décès de ma mère, je me suis retrouvé en Auvergne par hasard, où j’ai rencontré Gendun Rinpoche, un grand yogi tibétain. J’ai posé mes valises là-bas, d’abord pour une retraite de trois ans, puis une autre… En tout j’y suis resté 16 ans, dont 4 dans un monastère. Ces derniers temps, j’ai senti qu’il fallait que je prenne l’air, que je reprenne contact avec la vie “normale”.


Comment vivez-vous ce retour, dans la “vie”, dans la musique ?


50 ans, c’est l’âge où on se calme… Quoique. La vie en retraite m’a appris en tout cas à me pacifier, à avoir du recul par rapport à mes émotions, à cultiver un état d’esprit positif. La musique, j’en rêvais souvent en retraite et, là, dehors, ça revient comme une évidence, comme une thérapie... Quand José Ruiz [le président de Bordeaux Rock, ndlr] m’a parlé de reformer Gamine, je lui ai dit que ça allait être difficile, avec Paco le guitariste qui vit la moitié de l’année en Inde. Surtout, je ne suis pas certain du tout d’avoir envie de refaire une carrière professionnelle. Même rester à “l’extérieur”, je ne suis pas sûr de vouloir en faire un projet de vie à long terme. Peut-être ai-je développé un syndrome du “longtimer”, comme les prisonniers, qui me fait me sentir en décalage. En tout cas, je vois la confusion générale, une société en décomposition où tout s’accélère... 


Le retour à la musique, c’est donc plus pour le fun ?


Oui, disons que j’ai envie de m’amuser… sérieusement. Je m’éclate, plus qu’avant, même si je le vois plus comme un hobby. Ça ne veut pas dire que je n’ai pas des envies. Mais de nos jours, je vois comment on berce les gens d’illusions : être une star est présenté comme la chose la plus enviable qui soit. Moi, je n’ai jamais été une star mais j’ai été assez connu pour voir le revers de la médaille, le côté destructeur du showbiz. J’en ai souffert et je n’ai pas envie de repartir dans le même trip. J’ai plusieurs projets, à Paris et en Auvergne, où je vis toujours. Je vais voir où tout ça me mène… Mais c’est surtout pour le plaisir. Et rejouer en groupe comme on va le faire samedi (avec notamment “Boubou”, l’ancien batteur de Gamine), des morceaux de Gamine, quelques reprises, un ou deux Real Athletico, ça me plaît, parce que j’aime jouer, partager avec les gens, c’est simple et direct. • 
Recueilli par Sébastien Le Jeune

 

Six jours bien rock’n’roll

Fort de quelque 240 groupes invités et 30 000 spectateurs en neuf éditions, Bordeaux Rock continue dans la veine des origines, croisant toutes les générations entre mémoire du rock et promotion de la scène locale. Avec en prime quelques têtes d’affiche internationales.
Le “devoir de mémoire” démarre dès demain à l’Utopia avec une projection-débat autour de deux docs, «Nous, enfants du rock » de Michel Vuillermin (1992) et «Todos Sonos Ramones » d’Andres Alvarez et Luc Magnant (2013), en présence des réalisateurs (21h, 6,50€). Suivra mercredi le vernissage en musique de « 10 ans de rock à Bordeaux » à la galerie 5UN7 (57, rue de la Rousselle), une décennie de photos et d’affiches dans une scéno originale (19h, entrée libre).
Jeudi, place à la “chair fraîche” avec la désormais fameuse soirée Rock en ville : de 19h30 à 4h, pour 3€ le pass, on pourra voguer à l’envi entre cinq lieux du centre-ville à la découverte des groupes qui font la scène bordelaise actuelle. À chaque lieu son ambiance : plutôt garage au Wunderbar, darkwave à l’Envers, varié au BT Saint-Mich’, indie pop au Chicho, et kraut-noise-stoner à l’Heretic Club.
Vendredi, outre un concert d’I Am Stramgram assez inhabituel puisque à l’agence centre du Crédit Mutuel, partenaire du festival (49, cours d’Albret, 19h, gratuit), c’est au Bootleg que ça se passera dans une atmosphère plutôt pop-folk avec Moon, John & The Volta et, surtout, l’américain Cass McCombs (21h, 9-12€). Suivra un club electro avec une carte blanche au festival basque Baléapop qui invite le label Moï Moï (minuit, 7€).
Samedi, direction l’I.Boat avec les vétérans : Paul Félix, les Stilettos, les Cons, plus le comeback des punks rémois Les Olivensteins (19h30, 9-12€). À partir de minuit, club electro où c’est Kele Okereke, chanteur de Bloc Party, qui tiendra le haut de l’affiche (10-14€). Enfin, dimanche, un final tout en douceur avec la pop psyché léchée du Hollandais Jacco Gardner à l’Heretic Club et la pop-folk de My Ant (20h30, 9-12€).
www.bordeauxrock.com

 

Photo : Paul Félix : « Je n’ai jamais été une star mais j’ai été assez connu pour voir le revers de la médaille. » © DR

 

 

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