C’est l’effervescence théâtrale, ces temps-ci au TnBA. Deux pièces s’y côtoient – deux styles, du plus sombre au plus léger.

D’un côté, trois géants flamands : sur scène, Bruno Vanden Broecke, rien dans les mains, rien dans les poches, juste glissé dans la peau d’un vieux missionnaire de retour du Congo, disant le poignant « Mission » de David Van Reybrouck, sous la direction de Raven Ruëll du KVS, le Théâtre royal flamand de Bruxelles. Où il est question de religion, de Dieu, bien sûr, mais aussi de boue, de guerres et de misère, à voir jusqu’à samedi (20h, 6-25€).

Pendant ce temps, Renaud Cojo, le fondateur de la Cie bordelaise Ouvre le chien, reprend son « Oeuvre/Orgueil » créé lors d’un précédent Des Souris, Des Hommes. Jusqu’au 1er février, on peut voir le fruit de sa quête longue de 25 000 kilomètres sur les routes de France, dans le sillage de l’oeuvre d’Édouard Levé, riche en détournements photographiques et en oeuvres jamais réalisées – une « invitation à l’errance », selon Cojo. La quête importe autant que le résultat, un théâtre foutraque, drôle et anticonformiste où se croisent noms de villes farfelus, homonymes de Gérard Depardieu, reprises moustachues de Mylène Farmer, Hamlet et Koh-Lanta (mardi-samedi, 20h, 6-25€).

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Photo : © Koen Broos / Xavier Cantat