Marc Riboud, la Chine à pas de géant |
Mardi, 25 Février 2014 07:00 |
À la veille d’un Carnaval des 2 Rives qui mettra à l’honneur la Chine, samedi, à l’occasion des 60 ans de l’amitié France-Chine, on pourra aller chercher un éclairage intéressant du côté de la Base sous-marine, où Marc Riboud expose 50 ans de clichés reflétant un pays en pleine évolution.
« Peut-on dire alors qu’en Chine tout bouge et rien ne change ? Que le Maoïsme ne fut qu’une parenthèse ? Peut-on parler de pérennité ? » se demande un Marc Riboud qui laissera les images répondre à sa place. Pourtant, le photographe serait l’un des témoins privilégiés pour parler de ce pays-monde : en cinquante ans, il a comme personne usé ses semelles et noirci de la pellicule depuis les fins fonds de l’arrière-pays d’antan jusqu’aux trottoirs des grandes mégapoles d’aujourd’hui. Un destin hors du commun pour ce Lyonnais né en 1923 qui se destinait d’abord à une carrière d’ingénieur en usine, avant de tout lâcher pour se consacrer à la photo. À la faveur de bonnes rencontres suscitées notamment par la publication d’un reportage dans « Life », l’homme va intégrer l’agence Magnum sous le parrainage des prestigieux Robert Capa et Henri Cartier-Bresson. Moyen-Orient, Afghanistan, Inde, URSS, Afrique... Le reporter est sur tous les théâtres du monde et réussit un “coup” en 1957, en étant le premier Européen à pénétrer en Chine maoïste. Il y reviendra plus que partout ailleurs, ainsi que l’attestent les 120 clichés qu’expose la Base pour le 11e volet (déjà !) de son cycle « Photographes pour l’Histoire ». Une Histoire à marche forcée dans le cas de la Chine, « sans doute le film accéléré de la nôtre ». « J’ai vu les Chinois se plier sous la dure férule de Mao, aujourd’hui nous les voyons portés par une vague nouvelle, celle de l’argent-roi », note Marc Riboud avant de se demander, en bon ingénieur : « À quand le retour de pendule ? » • SLJ Jusqu’au 9 mars, du mardi au dimanche, de 13h30 à 19h, gratuit. Photo : Shanghai, 1965 © Marc Riboud |