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Arts de la piste : À la vie, à la « Matamore » PDF Imprimer Envoyer
Jeudi, 27 Février 2014 07:00

Unis pour le meilleur et pour le pire – mais surtout le meilleur, le Cirque Trottola et le Petit Théâtre Baraque s’installent dès dimanche et jusqu’au 15 mars aux Terres-Neuves avec un étonnant « Matamore » bousculant le vieux cirque et ses conventions.


 

Forcément, avec ces deux compagnies-là, il fallait s’attendre à de l’inattendu. Dans l’univers du cirque, Nigloo et Branlo font déjà figure de légendes vivantes, bien avant la création de leur Petit Théâtre Baraque : depuis 1977 (!), on les a vus aux origines de fleurons du nouveau cirque, avec en tête le Cirque Aligre et Zingaro, le théâtre équestre dont Bartabas est désormais le seul à tenir les rênes. Ils n’ont eu de cesse depuis de réinventer les codes de la piste et de l’univers forain, au travers d’un cirque-théâtre expressionniste et poétique à fleur de public – leur “Tonneau” pouvait contenir seulement 32 spectateurs. 


En face, Trottola est né en 2001 sur les cendres du bouillonnant Convoi Exceptionnel – dont il a gardé le chapiteau et un temps le fondateur, jongleur et marionnettiste Laurent Cabrol. À sa tête, deux anciens du Cirque Plume Bonaventure Gacon le grand bourru porteur de la voltigeuse Titoune, rejoints plus tard par le jongleur danois Mads Rosenbeck. Tous les trois ont créé un cirque-univers, insolite, bricolo et « couleur ferraille ». Et eux aussi ont toujours eu à coeur de montrer leurs prouesses au plus près des spectateurs.


Réunis après des années à se croiser sur les routes, ils ont rêvé ensemble d’une « arène très proche, très encerclée par des gradins à forte pente », entourée d’une palissade avec un petit tunnel d’accès. Rêvé d’une coupole portant les agrès. Rêvé d’un « centre vide sans artifices pour un état brut du théâtre – ou du cirque, peu importe ». Rêvé de « corps virevoltants, de grands chutes, de peurs ancestrales du monde forain, de déclamations grandiloquentes et de défis clownesques ». Mais, contrairement au “Matamore” du titre, ils n’ont pas été courageux qu’en paroles, ils ne l’ont pas simplement rêvé. Ils l’ont fait. • 


Sébastien Le Jeune


Sous chapiteau, Esplanade des Terres-Neuves (Bègles), première dimanche 2 mars à 17h30, puis les 4, 5, 11 et 12 à 20h30, les 7, 8, 14 et et 15 à 21h, 8-18€. www.mairie-begles.fr et réseaux habituels.

 

Photo : Clowneries, portés et haute voltige dans une toute petite arène © Philippe Laurençon

 

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