Depuis son exploit face à Clermont il y a deux semaines au stade Chaban-Delmas (26-16), l’Union Bordeaux-Bègles se prend à rêver de jouer les trouble-fêtes dans ce Top 14.

Même s’il n’est pas définitivement acquis, le maintien semble en très bonne voie et une victoire à Bayonne, qui compte sept longueurs de retard, validerait une bonne fois pour toutes un bail supplémentaire d’un an dans l’élite du rugby français.
Dès lors, la H-Cup deviendrait un objectif de plus en plus concret aux yeux de nombreux observateurs. Pour l’atteindre, il faudra terminer dans les six premiers, voire les sept si un club français avait la bonne idée de conquérir le titre continental. L’Union a-t-elle le niveau ? Oui, au vu de ses dernières prestations et des progrès accomplis ces derniers mois.

Cet enthousiasme autour de l’UBB, c’est pourtant le pire ennemi aux yeux de Raphaël Ibanez. Hier, lors du traditionnel point presse d’avant-match, le manager bordelais a tenu, comme il en a l’habitude, a tempérer les ardeurs des uns et des autres.



Ne pas « se bercer d’illusions »

Après deux semaines de coupure liées au tournoi des VI nations, le technicien bordelais a fait part de ses nombreuses inquiétudes. « J’espère que l’équipe saura garder la dynamique de la victoire contre Clermont, prévient-il. J’espère qu’on est capable de vite repartir de l’avant. J’espère qu’on ne se berce pas d’illusions car je me méfie énormément de tous ces compliments qu’on adresse aux joueurs. C’est vrai qu’ils méritent de la considération, le respect, notamment du public, mais tout ça, c’est déjà derrière nous et aujourd’hui, je ne voudrais pas qu’on se laisse endormir.»

Si le coach reste méfiant, c’est qu’après quelques jours de repos, il n’a pas constaté le même degré d’implication chez ces hommes : « il nous reste encore 2 ou 3 jours dans la préparation du match pour que les gars retrouvent cette agressivité naturelle qui pour l’instant n’est pas apparue sur les 6 ou 7 derniers jours. On a fait de meilleures semaines, je qualifierais celle-ci de moyenne, ou moyenne plus car il y a quand même de vraies garanties. Je ne voudrais pas sentir arriver la tempête parce qu’on a fait preuve de légèreté. Les joueurs sont prévenus.»



Être prêts d’entrée de jeu

S’il met ainsi la pression sur ses hommes, c’est que Raphaël Ibanez, intérieurement, mesure bien l’opportunité que représente cette fin de saison plutôt favorable sur le papier. Les six matchs que va disputer l’UBB en six semaines sont « un gros challenge », qualifié d’« excitant », qui peut « permettre à l’équipe de vivre un beau parcours.» Le coach, qui ne cache pas qu’il lui tardait de reprendre la compétition, espère que les joueurs sont « dans le même état d’esprit » que lui. « Bayonne va montrer les crocs, annonce-t-il. On aura intérêt à être prêts dès le début du match et non pas, comme contre Clermont, livrer 20 minutes timides et attentistes. Sinon, la sanction pourrait être lourde.»
Les Basques, qui doivent impérativement gagner, seront à coup sûr remontés. Pour grandir, l’UBB doit maintenant s’affirmer à l’extérieur. •

OSF

Photo : Face à des Basques qui luttent pour le maintien, Raphaël Ibanez s’attend à un gros match © ARCHIVES AFP