Alors qu’elle restait sur une série de cinq victoires consécutives, l’Union a vu sa belle dynamique stoppée net samedi à Oyonnax (26-12). Et si cette défaite contre une formation de l’Ain admirable de générosité n’a rien d’infamant, elle jette un léger voile sur l’ambition affichée de s’offrir une place de barragiste.

Car l’Union, si elle avait ramené ne serait-ce que le point du bonus défensif, aurait dépassé Toulouse et serait entrée dans le Top 6. Faute de quoi, elle reste septième et conserve, sur le papier, encore ses chances de d’intégrer le groupe très fermé des qualifiables. Mais au vu de cette prestation dans l’Ain, en deça des standards habituels de l’UBB, notamment dans le combat, et au regard des deux prochains adversaires qu’elle devra affronter (Toulon au stade Chaban-Delmas et un déplacement au Stade Français), on peut se demander si le rêve un peu fou de se mêler aux ténors du Top 14 ne s’est pas envolé samedi au stade Charles Mathon... « Je suis un peu déçu car à la fin, avec un peu plus de lucidité, on aurait pu revenir avec le point de bonus défensif, regrettait Vincent Etcheto. On disait dans la semaine que l’on était un peu émoussé mentalement. C’est dur d’enfiler les matchs, cinq victoires puis ce match ici. Ce soir, on rentre dans le rang, on reste une équipe moyenne de Top 14, mais on ne va rien lâcher.»



Encore un cap à franchir

Ne rien lâcher, ce sera le minimum pour pouvoir exister samedi contre Toulon. Dans l’Ain, Bordeaux a chuté contre une équipe qui en voulait plus et dont on a bien senti qu’elle avait ciblé de longue date cet affrontement. « Oyonnax a mérité sa victoire, reconnaissait Vincent Etcheto. Ils viennent deux fois dans nos vingt-deux mètres et ils scorent. Nous avons manqué d’agressivité. Nous avons été trop désordonnés, trop brouillons pour inquiéter cette équipe qui était friable.»
La peur du vide, qui a souvent servi de moteur à l’UBB lorsqu’elle luttait pour le maintien, est une puissante alliée. Plus que l’envie d’atteindre les sommets ? Le match face aux Varois, dans un stade plein, en dira long sur ce que Bordeaux peut espérer de cette fin de saison.
Devant ses supporters, l’Union a toujours su trouver les ressources pour nourrir les exploits qui l’ont vu dominer Toulouse, Clermont ou Castres. L’objectif était alors la survie en Top 14. Pour viser plus haut, Raphaël Ibanez rappelle souvent que sa formation doit franchir un cap. Et le cap en question n’est autre que le champion d’Europe en titre... •

OSF