Demain, face aux champions d’Europe toulonnais, l’Union va sans doute disputer la rencontre la plus excitante de sa jeune histoire (15h au stade Chaban-Delmas).

Certes, le club de Laurent Marti a vécu de grands moments ces dernières saisons. Mais à l’exception du match pour la montée en Top 14 contre Albi, il s’agissait toujours de rencontres décisives pour le maintien. Dans son antre de Chaban-Delmas, devant plus de 33 000 spectateurs pour un rendez-vous qui se jouera à guichets fermés, c’est cette fois avec les phases finales en ligne de mire que vont évoluer les Bordelais.
Depuis la défaite sans bonus défensif à Oyonnax le week-end dernier (26-12), le rêve bordelais de disputer pour la première fois les barrages du Top 14 passe en effet par un exploit face aux Varois. Septièmes du classement, les Girondins ont leur destin en main et selon Raphaël Ibanez, le contexte bouillant et le caractère exceptionnel de cette affiche doit permettre à sa formation de tourner la page du rendez-vous manqué la semaine dernière dans l’Ain : « il n’y a pas eu de cassure, assure-t-il. Quand on vit une déconvenue, qu’on est pris dans l’engagement physique, quand on n’arrive pas à s’en sortir dans un match à l’extérieur, il faut revenir sur les performances accomplies par l’équipe lors des cinq ou six matchs précédents. Un match à domicile, à Chaban, contre un ténor du Top 14 et même d’Europe... Quoi de mieux pour que les joueurs puissent se donner à fond ? »



« Vivre un truc exceptionnel »

Face à une formation toulonnaise qui reste sur une prestation de haut-vol la semaine dernière contre le Leinster en coupe d’Europe (29-14), le combat s’annonce âpre. « C’est une très bonne équipe, on le sait et les joueurs aussi, poursuit le coach. Ce qui va surtout être déterminant, c’est la capacité de l’équipe à être à la hauteur de l’événement. Je veux croire qu’on pourra s’appuyer sur nos récentes victoires à domicile pour retrouver de l’avancée, de l’allant, de l’enthousiasme et de la générosité sur le terrain. On a la possibilité de vivre un truc exceptionnel avec ce match. Ce qui compte à l’approche d’une telle rencontre, c’est au moins, pour être à la hauteur, de mettre toutes les chances de notre coté. C’est ce que je me suis appliqué à rappeler aux joueurs. On connaît la qualité de l’adversaire mais on a des atouts aussi à faire valoir. On a ce qu’il faut en terme de collectif et de jeu d’équipe pour essayer de répondre aux problèmes posés par les Toulonnais.»



Ne plus se poser de questions

Peu habituée à ce type de rendez-vous décisif dans le haut du tableau, l’Union saura-t-elle faire abstraction du contexte pour jouer son meilleur rugby ? Ce sera l’une des clés selon Raphaël Ibanez. Dans sa communication d’avant-match, le coach a insisté sur le fait que ses hommes ne devaient plus se poser de questions : « ce que je demande aux joueurs, c’est de pouvoir s’exprimer pendant 80 minutes, de ne rien regretter. Il n’y a plus de calcul à faire. Il faut qu’ils se donnent à fond, c’est tout ce que je leur demande.»

Demain, l’Union devra se passer de l’un des leaders depuis le début de la saison, Jean-Baptiste Poux. Blessé à l’épaule, le pilier gauche sera remplacé par Jefferson Poirot ou Laurent Delboulbès.
De son côté, Toulon se présentera en Gironde sans plusieurs cadres blessés comme Wilkinson, Masoe ou Botha. Mais au regard de la profondeur du banc varois, l’actuel deuxième du Top 14
 n’en sera pas moins dangereux... •

OSF