Au terme des 60 minutes de jeu, certains joueurs bordelais sont restés totalement groggy, observant sans trop y croire les Billèrois danser devant leurs supporters. Samedi soir, Bordeaux a pourtant gagné (26-25) mais ce succès arraché au terme d’un match tendu et disputé n’a pas suffit à offrir la qualification aux hommes d’Erick Mathé.

Après s’être inclinés d’un petit but lors du match aller en Béarn (23-22), les Girondins devaient gagner par deux buts d’écart. Finalement, la différence s’est faite sur le nombre de buts marqués à l’extérieur et à ce petit jeu, c’est Billère qui a pris la main. « C’est très frustrant, pestait Sylvain Kieffer. Pour moi, c’est la pire chose qui pouvait nous arriver, et c’est arrivé... On avait perdu 23-22 à l’aller donc pour faire pire, il aurait fallu perdre 24-23. Se dire qu’on était à un but d’une finale pour l’accession en LNH, c’est vraiment dommage. Sur la fin de match, ça bascule d’un côté, ça aurait pu basculer de l’autre. C’est vraiment pas de chance…»



Une grande saison quand même

A quoi tient une qualification ? Parfois à un centimètre ou deux. Alors qu’ils étaient parvenus à creuser un écart de sept buts au coeur de la première période (14-7, 23e), les Girondins ont vu leurs adversaires remonter lentement mais sûrement la pente pour se rapprocher à une unité à huit minutes de la fin du match. Dans les dernières secondes, dans une ambiance électrique et une énorme tension, le Bordelais Popovic avait la balle de match mais son tir heurtait la base du poteau billèrois. Le sort avait choisi son camp... « Il y a clairement de la frustration, admettait Erick Mathé, l’entraîneur bordelais. On avait fait le nécessaire à Billère en perdant d’un but et en étant dans le vrai. Après un début de match comme on l’a fait ce soir, en menant de 7 buts, forcément, on est déçus. Mais ce que j’ai dit aux joueurs, c’est qu’il faut être conscients qu’on a fait une grande saison. On ne nous attendait pas du tout là. Ce qu’on a fait, c’est déjà fabuleux mais on était pas loin de quelque chose de magnifique...»

La saison prochaine, Bordeaux abordera la compétition avec un nouveau statut à défendre et des ambitions à assumer : « le projet, c’est l’accession en 3 ans, poursuit le coach. Mais on n’aurait pas craché dessus dès cette année. On ne s’enflamme pas même si bien sûr, tout le monde va nous attendre maintenant. A nous d’assumer ce nouveau statut, on sait que ce ne sera pas simple. J’ai dit aux joueurs qu’on sera forcément attendus l’an prochain, qu’il ne faudra pas se reposer sur nos lauriers car on pourrait risquer de grosses désillusions en début d’année prochaine. Il est important de repartir dans les exigences, ne pas croire qu’on est arrivés. Les compteurs repartiront à zéro. La pro D2, c’est un dur combat, on le sait.» •

OSF

Photo : Vainqueurs mais éliminés, les handballeurs bordelais quittent les play-offs la tête haute © AFP