Samedi soir sur la rade de Toulon, l’UBB a accompli la mission qu’elle s’était fixée. Malgré la prévisible défaite face aux champions de France et d’Europe en titre (18-13), les protégés de Raphaël Ibanez et Vincent Etcheto ont renoué avec les valeurs indispensables à la survie dans un championnat aussi dense que le Top 14.

C’est grâce à leur courage, leur combativité et leur densité défensive que les Girondins sont parvenus à accrocher un bonus défensif mérité.
Une semaine après une prestation plus que moyenne à Grenoble, qui avait mis en lumière leurs carences dans ces secteurs, une réaction d’orgueil était attendue par le staff. Au terme de la rencontre, Raphaël Ibanez ne pouvait que se satisfaire d’avoir été entendu : « C’est vraiment un bon point de pris car je me demande combien d’équipes viendront accrocher le RCT chez lui dans la saison, appréciait-il. Par rapport à notre défaite à Grenoble, on a été beaucoup mieux en défense. L’attitude des joueurs m’a plu. Ils ont été courageux et ont lutté dans toutes les zones d’affrontement. (...) La semaine dernière, l’attitude m’avait vraiment énervé. Aujourd’hui, j’avais refixé le cap avec eux. Le résultat est logique et c’est un point qui va apporter encore plus de force au niveau du collectif. »



Abnégation et réussite

Samedi soir, tout n’a pas été parfait, loin s’en faut. Mais le grand mérite d’une formation bordelaise une fois de plus très largement remaniée par rapport à sa sortie précédente à Grenoble (dix changements dans le XV de départ) est de n’avoir jamais craqué lorsque la pression des locaux s’est accentuée.
Car le RCT a dominé, assez largement. Les protégés de Bernard Laporte ont multiplié les offensives mais, face à l’agressivité défensive bordelaise, ils ont souvent fait preuve de précipitation et de maladresse au bout de leurs offensives. Si l’on ajoute à cela un peu de réussite, avec les défaillances dans le jeu au pied du buteur varois Frédéric Michalak en fin de rencontre (6 pénalités sur 9 au total), Bordeaux peut s’estimer heureux d’avoir su ramener un petit point. Certains y verront la récompense d’une abnégation jamais prise en défaut.



« Pas le droit de leur en vouloir »

Cette débauche d’énergie s’est traduite par un grand nombre de fautes et, conséquemment, par un manque de lucidité lorsque les rares occasions d’aller porter le danger dans le camp toulonnais se sont présentées en fin de rencontre. Un hold-up raté ? Si le réalisme entrevu dans le premier acte, avec notamment le seul essai du match inscrit par Julien Rey dès la 13e minute, s’est évanoui après la pause, Raphaël Ibanez, lucide, préférait retenir le positif : « Ce que je pouvais imaginer vu la tournure de la rencontre c’est que, dans ce match, il y aurait peut être une ou deux opportunités à saisir. Elles se sont présentées. Ce sur quoi on doit travailler, c’est cette capacité à les prendre. C’est une vraie marge de progression pour l’équipe. Mais je n’ai pas le droit d’en vouloir aux joueurs, ce n’est pas possible. » •

OSF