A quelques jours de l’édition 2014 du Décastar, Jean-Paul Durand, le président de l’Adem, l’association qui organise l’événement, est un homme apaisé.

Soulagé, en fait, de pouvoir proposer cette année encore aux amateurs girondins d’athlétisme cette compétition « connue dans le monde entier » et « qui fait rêver les athlètes et les coachs.» Soulagé car le doute a longtemps plané concernant le maintien du rendez-vous talençais des épreuves combinées. Même pour une compétition aussi prestigieuse que le Décastar, la crise frappe fort et les finances accusent le coup depuis quelques années.

Un meeting menacé par la crise
Ce n’est qu’en mai qu’a été officialisée l’organisation de ce Décastar 2014 : « il nous manquait environ 60 000 € pour boucler le budget l’an dernier, souffle le président. Il y a eu de gros efforts de faits tant par nos partenaires privés qu’institutionnels. Les deux dernières années, nous avons eu une perte de l’ordre de 25 000 à 30 000 euros par an, ce qui  fait que nos fonds propres ont en partie disparus. Donc il n’était pas raisonnable de lancer un nouveau meeting sans avoir l’assurance qu’on équilibrerait au moins notre budget. Mais L’Adem n’a jamais été en situation financière difficile, elle n’a jamais eu une trésorerie nulle ou négative, elle a toujours été positive.»
Grâce aux efforts des uns et des autres, et malgré une opération de financement participatif « un peu décevante » (4500 à 5000€ récoltés), le budget, compris entre 700 000 et 750 000€, devrait revenir à l’équilibre cette année, selon Jean-Paul Durand. « C’est la crise qui nous frappe, poursuit-il. Quand on voit les difficultés dans la population, comment voulez vous qu’une manifestation comme la nôtre n’ait pas de difficultés à boucler son budget ? Il faut être logique. On peut comprendre que des partenaires qui ont des difficultés économiques, ou des institutionnels qui ont des choix à faire, puissent donner la priorité aux gens qu’il faut loger et nourrir.»
Une situation qui incite le président de l’Adem à la prudence : « je ne peux pas dire qu’il y aura un décastar en 2015. Avec les bénévoles, nous avons travaillé depuis le dernier Décastar sans se poser la question de savoir si le suivant aurait lieu. On l’a préparé mais la décision a été prise tardivement. Et ce sera pareil l’an prochain.»

Un plateau toujours relevé
En attendant 2015, le Décastar 2014 promet une nouvelle fois d’offrir un spectacle de premier ordre au public talençais. Chez les messieurs, même si le champion d’Europe, le Biélorusse Andrei Krauchanka, blessé, sera absent, le plateau sera relevé avec notamment le Français Kevin Mayer, vice-champion d’Europe, et le néerlandais Eelco Sintnicolas, quatrième à Zurich : « iI y a 18 athlètes dont une bonne douzaine ont à leur actif des résultats de plus de 8000 points », apprécie Jean-Paul Durand.
Chez les dames, dans l’heptathlon, la championne d’Europe Antoinette Nana Djimou sera la favorite, suivie de près par les Hongroises Xenia Krizsan et Gyorgyi Zsivoczky-Fargas ou encore l’Ukrainienne Ganna Melnichenko, vainqueur l’an dernier en Gironde.
Un programme alléchant que seules deux choses menacent : le temps, même si les prévisions semblent optimistes, et la grève des pilotes d’Air France, qui complique l’arrivée des athlètes. • OSF

Samedi (11h-18h30) et dimanche (9h30-18h30), stade Pierre-Paul Bernard à Talence Thouars. www.decastar.info

OSF

Photo : Malgré un contexte économique délicat, le Décastar de Talence aura bien lieu ce week-end © ARCHIVES BORDEAUX7