Dans les sports collectifs, on entend souvent dire que les grandes équipes sont celles qui parviennent à prendre des points même quand elles ne sont pas au mieux.

On n’osera pas écrire, après cette première victoire à l'extérieur de l’UBB, samedi à La Rochelle (26-29), que la formation de Raphaël Ibanez et Vincent Etcheto est d’ores et déjà une grande équipe. Mais ce succès obtenu là où Toulouse et Castres, deux prétendants au top 6, se sont cassés les dents, laisse augurer de belles choses cette saison pour les Girondins.

D’abord parce qu’il arrive une semaine après une victoire convaincante contre le rouleau-compresseur montpelliérain. Mais aussi et surtout parce que cette Union-là donne l’impression d’en garder encore sous le pied : « on gagne des matches sans vraiment bien jouer au rugby », concédait Raphaël Ibanez au terme de la partie. Et c’est sans doute ce qu’il y a d’encourageant car en attendant de trouver son rythme de croisière, le Bordeaux de Blair Connor, Heini Adams et consorts affiche une force de caractère et une abnégation qui lui permet de faire mieux que limiter la casse dans les moments difficiles.
Autre atout, de plus en plus prégnant match après match, l’expérience accumulée. Après plusieurs saisons à devoir lutter pour sa survie, l’UBB parvient désormais à infliger à ses adversaires ce qu’elle subissait il n’y a pas si longtemps. Une preuve de maturité qui l’autorise à rêver des sommets.



Sans pression à Brive

Au terme de cette sixième journée, l’Union est solidement installée dans la première partie d’un championnat où une réelle césure s’est opérée ce week-end. Le septième, Grenoble, compte en effet cinq longueurs d’avance sur le huitième, Oyonnax. Avec ses 17 points engrangés, l’Union est quatrième, devançant les deux équipes franciliennes au goal-average.
Alors que l’ambition était de gagner au moins une fois lors des deux déplacements prévus avant la réception de Clermont le 4 octobre, l’objectif est déjà atteint et c’est sans pression que Matthew Clarkin et ses partenaires se déplaceront samedi à Brive, actuellement dernier du Top 14.



« Un vrai sursaut d’orgueil »

Samedi, devant le chaud public du stade Marcel Deflandre, les Bordelais ont attendu le dernier quart d’heure pour se réveiller. S’ils ont marqué le premier essai par Connor, avec réussite, dès la 6e minute, ils ont subi la puissance rochelaise, notamment en mêlée, et ont eu un mal fou à s’adapter au jeu au pied des locaux. Résultat : beaucoup d’approximations et un match que l’on pensait plié à la 66e minute, quand après un essai de Murimurivalu et des jaunes infligés à Marais et Adams, Bordeaux se retrouvait mené de 10 points et à 13 contre 15.
Mais Beauxis entrait en jeu et l’Union accélérait. Alors que les locaux écopaient à leur tour d’un carton jaune, l’UBB, de nouveau à quinze, inscrivait l’essai de l’égalisation par Marais à quatre minutes du terme.
Beauxis, qui avait déjà passé une pénalité, réussisait la transformation avec l’aide du poteau avant de récidiver sur une ultime pénalité dans la dernière minute, offrant la victoire aux siens : « cela a été un vrai sursaut d’orgueil, appréciait Ibanez. Les joueurs ont eu les 
ressources morales et la fraîcheur pour l’emporter.» 
Désormais, l’UBB sait aussi voyager. •

OSF