Une semaine après avoir atomisé Clermont (51-21), qui se présentait à Chaban-Delmas dans la peau d’un leader du Top 14 sûr de sa force, l’Union a récidivé samedi dernier face à Castres (59-7), vice-champion de France en titre.

Et ce nouveau tour de force, réalisé pour la deuxième fois consécutive sous les yeux de la France du rugby, via la retransmission de cette affiche sur Canal+, finit de confirmer ce que tout le monde pense de plus en plus fort depuis quelques jours : l’UBB version 2014/2015 est bel et bien taillée pour les sommets.
Clermont, la semaine précédente, et Castres ce week-end se présentaient sans certains cadres ? Certes, l’argument peut-être entendu mais personne ne se risquera aujourd’hui à imputer à ces absences les déroutes de deux formations construites, notamment sur le plan qualificatif, pour bien figurer dans plusieurs compétitions à la fois. Bordeaux aussi, désormais, fait valoir une profondeur de banc qui peut lui permettre de voir loin. Quand Bernard et Adams ne débutent pas, Beauxis, qui semble renaître en Gironde, et Lesgourgues, voire Serin, font mieux qu’assumer l’intérim et tirent vers le haut une équipe dont on se demande quelles peuvent être ses limites.



Attaque de feu, défense de fer

Si l’Union occupe ce matin la troisième place du championnat, elle le doit d’abord à sa puissance de feu sur le plan offensif. En deux rencontres, les hommes de Raphaël Ibanez ont inscrit 110 points et 15 essais, dont neuf samedi dernier (Talebula deux fois, Connor deux fois, Lesgourgues deux fois, Madaule, Serin et Jaulhac) !
Mais cette réussite offensive, fruit de mouvements inspirés, parfois spectaculaires et toujours efficaces, se construit aussi sur la base d’une défense redoutable. Au regard de ce score fleuve, on en oublierait presque que Castres, lors du premier acte, a fait mieux que résister. Que se serait-il passé si les Tarnais, alors menés 14 à 0, avaient marqué lors de leur long temps fort, entre la 20e et la 25e minute ? Nul ne le saura jamais car grâce à une solidarité de tous les instants et une dureté physique époustouflante, les Bordelais sont parvenus à préserver leur enbut avant d’enfoncer le clou. Intraitables derrière, explosifs devant... Une combinaison qui autorise généralement certaines ambitions.


« On n’est qu’au premier tiers »

Au terme de la rencontre, dans le paddock du stade Chaban-Delmas, personne, dans le camp bordelais, n’a eu le mauvais goût de fanfaronner. Raphaël Ibanez le sait bien : la pratique du sport de haut niveau nécessite une éternelle remise en question. Et avant de penser à une éventuelle qualification, le coach n’a pas oublié qu’il reste encore 17 journées de championnat à disputer : « on a eu la réussite et le bonheur de pouvoir enchaîner deux bons matches et j’ai envie de dire en attendant l’hiver. C’est satisfaisant car les matches comme 
celui d’aujourd’hui sont la conséquence de la pré-saison. On fera le bilan à l’issue des deux journées avant les tests de novembre. Tout ça continue à construire l’équipe dans la confiance mais on n'est qu’au premier tiers du championnat.»
Avant de se replonger dans le Top 14 dans trois semaines à Paris, l’UBB va pouvoir se changer les idées avec la coupe d’Europe. Elle affrontera Edimbourg, vendredi au stade André Moga. •

OSF