Au terme d’un match haletant où les deux équipes se sont rendu coup pour coup, les Girondins ont fait déchanter le PSG (3-2) dans un stade Chaban-Delmas survolté, hier après-midi.


Les Parisiens arrivaient pourtant avec encore en tête leur victoire de la semaine, face à Chelsea en Ligue des Champions. Mais, hier, sur le terrain, ils étaient méconnaissables face à des Marine et Blanc conquérants. Usés physiquement ? Mentalement ? Toujours est-il que les hommes de Laurent Blanc se sont laissés dicter le rythme de la rencontre d’entrée de jeu, à la satisfaction de Willy Sagnol : « On avait l’intention de placer trois joueurs très haut pour les obliger à jouer long, à courir parce qu’on savait qu’ils avaient laissé beaucoup d’énergie mercredi, souligne l’entraîneur. Cela a très bien marché. »


La partie n’était pourtant vraiment pas gagnée d’avance, en témoigne un premier quart d’heure tendu, où les deux adversaires se toisaient avec un léger avantage (52%) aux visiteurs pour la possession et une seule occasion franche, girondine. Mais, sur un corner tiré par Khazri, le capitaine Lamine Sané survolait la surface et Thiago Silva pour planter la première bandérille dans la cuirasse parisienne d’une tête décroisée laissant Sirigu sur place (18e). C’en sera quasi tout pour la première mi-temps, à l’exception d’une parade impeccable de Carrasso sur un tir d’Ibrahimovic à la 35e, juste avant que David Luiz sorte, se plaignant d’une douleur à la cuisse.


Ibra, justement, on va le retrouver à l’affût, directement au retour des vestaires : profitant d’un mauvais dégagement de Carrasso, Pastore allait remettre dans la profondeur, pile dans les pieds de l’attaquant, qui esquivait Ilori et trompait le portier bordelais du bout du pied (50e).


Mais il était écrit que l’envie serait du côté girondin. À force de presser haut, les occasions se précisaient, jusqu’au service gagnant de Kiese Thelin direction Khazri qui marquait de la tête dans un but laissé vide par une défense prise au dépourvu (70e). Chantôme, Maurice-Belay, Contento, Rolan... Tous vont à un moment ou à un autre participer à un bel élan offensif. 



« Pays de merde »

On a failli frôler la désillusion lorsque Mariano a commis une faute sur Lavezzi dans sa surface, offrant un penalty au PSG et à Zlatan pour son doublé du jour (85e). Failli, car il ne fallait que trois minutes aux Girondins pour reprendre l’avantage sur un centre puissant de Mariano qui allait profiter à Diego Rolan (88e). Et ce, alors que les Parisiens protestaient encore contre l’arbitre, lui reprochant de ne pas avoir sifflé une faute de main de Carrasso. Ibrahimovic n’ira d’ailleurs pas de main morte à la sortie, lançant devant des caméras de télé une phrase qui n’a sûrement pas fini de défrayer la chronique : « En 15 ans, je n’ai jamais vu un tel arbitre. Dans ce pays de merde. Ce pays ne mérite pas le PSG. »


Sagnol, lui, avait toutes les raisons d’être « fier » de ses joueurs : « Par rapport au contenu, au nombre d’occasions, cela aurait été injuste de perdre ce match. » Avec cette victoire, Bordeaux se conforte dans sa 6e place avec seulement un point de retard sur le Top 5. Pour le coach, « le meilleur moyen de continuer à rêver ». •

Photo : Autour de Maurice-Belay, deux des hommes du match, Lamine Sané (à g.) et Diego Rolan (à dr.). © Thierry David / Sud Ouest