De cette victoire niçoise en terre girondine, il n’en ferait pas toute une salade mais pas loin. Francis Gillot a la rancune tenace et la première défaite à domicile depuis de longs mois face à Nice (1-2) il y a 15 jours lui irrite, encore, un peu la gorge.

Alors avant de recevoir une équipe ajaccienne, plus que respectable sans être une terreur du championnat, le capitaine du gréement bordelais préfère prévenir que guérir, en ressassant les errements individuels qui ont occasionné cette aigre défaite. «Aujourd’hui, quand on prend deux buts dans un match, on a toutes les chances de le perdre...»

Ajaccio monte en régime
Si l’on comprend bien, cette mésaventure – ennuyeuse dans le début de ce sprint final – devra être rapidement corrigée et tout autre résultat que la victoire demain sera dur à encaisser. «J’ai dit que Nice était un accident, on va faire en sorte que samedi (demain) on le confirme. On en a déjà donné un aperçu à Brest.» Oui mais voilà, l’équipe qui se présente à Chaban-Delmas n’est pas, ou plus, le perdreau de l’année, cueilli par Bordeaux sur l’île de Beauté (0-2 ; 12e journée). Comme son adversaire du soir, Ajaccio est monté en régime après un début de saison bien moyen. Après avoir touché le fond (20e) pendant dix journées entre octobre et janvier dernier, l’équipe dirigée par Olivier Pantaloni s’est bien reprise depuis deux mois avec seulement deux défaites, face à Montpellier et Paris. Elle se classe même 5e de la phase retour derrière, notamment, Bordeaux (3e). «ça ne sera pas le même match, promet Francis Gillot, ce n’est pas la même équipe. À l’époque, ils étaient derniers et bien décrochés. Ils ont pris confiance en eux évidemment.» Tiens, ça rappelle une équipe...

«On peut le faire»
Si l’adversaire s’annonce coriace, Marc Planus rappelait hier en conférence de presse l’ambition de ses coéquipiers qui est de «garder cette moyenne de 2 points par match : victoire à domicile, nul à l’extérieur». «Pourquoi pas, sourit son entraîneur. On rêve de ça évidemment. Après on a des équipes plus à notre portée que d’autres : on va à Paris, on reçoit Rennes et Marseille, c’est sûr que ça sera peut-être plus compliqué mais tout est possible.» Pourtant, Francis Gillot, les pieds arrimés à la terre ferme, ne s’interdit pas lui non plus de rêver. «Je ne vois pas pourquoi on n’y arriverait pas cette année. Mais bon il y a beaucoup d’équipes, entre nous et la 5e place, qui pensent la même chose.» Et pour que l’idée d’une chevauchée fantastique fasse petit à petit son chemin, les Girondins, avec le retour d’Henrique dans le groupe, doivent redevenir, dès demain, les maîtres à la maison. Et ce, malgré l’absence de Ludovic Obraniak (suspendu), et peut-être celle de Nicolas Maurice-Belay (deuil familial). «On s’est fait avoir une fois, on va essayer de ne pas se faire avoir une deuxième fois.» Cette défaite a vraiment du mal à passer...•

Nicolas Bochereau

Ligue 1, 28e journée : BORDEAUX (9e) - AJACCIO (13e)
Demain à 19h, stade Chaban-Delmas

Europa League : Marc Planus s’interroge
Alors que, depuis quelques semaines, l’objectif européen pour les Girondins se fait de plus en plus prégnant, le défenseur Marc Planus a montré quelques interrogations à participer à l’Europa League. «C’est la seule ambition qui nous reste, c’est par obligation quelque part.» Le Bordelais juge ainsi que «les clubs qui la jouent y laissent des plumes». Même s’il reconnaît que l’Europa League est «peut-être bien pour l’image du club» et «très important» pour son actionnaire, M6, Marc Planus estime qu’il faut que quelqu’un «mette automatiquement la main à la poche» pour bien figurer dans cette compétition européenne. En clair, le défenseur est favorable à une participation à la 2e coupe européenne, mais sous condition.