C’est un cap, c’est un pic, que dis-je... c’est une péninsule! En recevant le poids lourd du Top 14 et voisin Toulouse, l’Union se confronte à ce qui se fait de mieux en France mais aussi en Europe.

Il n’en fallait pas plus, après le succès populaire des précédentes rencontres jouées au stade Chaban-Delmas, pour transbahuter la rencontre de ce soir sur l’habituel pré des Girondins. Et cette affiche de gala est déjà une réussite (35 000 spectateurs sont attendus, à guichets fermés). «ça sera une grande fête, les joueurs vont se sublimer», promet Laurent Marti, un président bordelais qui oscille pourtant entre rêve et réalité avant d’affronter l’ogre stadiste. «Ceci dit, on n’a pas coché Toulouse comme un match qui devait absolument rapporter des points». Car l’Union, qui cravache en ce moment (4 défaites d’affilée, la dernière au Racing-Métro il y a 15 jours), les accueille sur la pointe des pieds... Plutôt sur l’ongle d’un orteil si l’on se fie aux propos de son manager, Marc Delpoux, qui, taquin, ne sait pas par quel bout prendre cette formation haut-garonnaise : «Je n’en sais rien (...) Si ça se savait, il y a longtemps que tout le monde appliquerait cette méthode». Flanqué d’une tripotée d’internationaux de premier plan aux quatre coins du rectangle vert (Clerc, Médard, Jauzion, Fritz, Beauxis, et bien d’autres), le Stade Toulousain fait peur. Même si l’équipe de Guy Novès sera privée ce soir de Médard et Poitreneau, et se passera en plus de Dusautoir, Poux et Maestri, il faudra toutefois s’attendre à une équipe visiteuse concentrée, selon le manager unioniste. «Vu qu’ils jouent sur les deux tableaux (Top 14 et HCup), si j’étais à leur place, j’aurais vite fait de cibler une dernière victoire à l’extérieur». Une façon comme une autre de «dédramatiser l’événement» pour ses joueurs tout en mettant la pression sur le Stade Toulousain.

«Conserver l’intensité défensive»
A six matches du terme, alors que l’UBB doit grappiller «une dizaine de points» pour décrocher le maintien, les joueurs de l’Union, passée une couche (trop ?) patinée d’humilité, ont du répondant. «Quand on est compétiteur, on veut toujours se mesurer contre les meilleurs», glisse ainsi, l’oeil lumineux, le capitaine Matthew Clarkin. «On y va avec beaucoup d’envie», assure le pilier Laurent Delboubes. Sur le reculoir quelques minutes auparavant, Marc Delpoux rentre dans la partie et explique «qu’il faut garder cette même efficacité défensive qu’on avait eue au Métro Racing pendant 79 minutes (défaite 13 à 22). Pour ça, il ne faut pas que l’on se consolide trop sur les rucks et qu’on garde toujours du confort sur les largeurs.» Et d’enchaîner : «Il faudra essayer de donner le moins de munitions possibles à nos adversaires». L’exploit est-il alors possible ? «Toulouse, on les gagne une fois sur dix... Peut-être que ce sera celle-là». Le ton est plus joueur, on préfère. •
Nicolas Bochereau

Composition de l’UBB : Delboulbes, Avei, Roux - Leo, Jaulhac - Purll, Chalmers, Clarkin - Adams, Lopez - Connor, Mailei, Rey, Lilo - Reihana.