Bordeaux-Marseille : l’affiche est toujours alléchante mais l’enjeu comptable, cette année, infiniment modeste.

Car les Girondins et l’OM sont deux équipes qui, avant même que le championnat de L1 ne vive ses ultimes journées de championnat, laisseront une pointe d’amertume, pour ne pas dire d’agacement, dans la bouche de leurs supporters. Le club phocéen poursuit ainsi une longue traversée du désert (11 rencontres sans victoires en L1) que le trophée de la Coupe de la Ligue la semaine dernière ne saurait interrompre puisqu’ils ont été, une nouvelle fois, empêchés mercredi face à Caen (1-1). Pourtant, les difficultés historiques des Marseillais à s’imposer en Gironde (voir le chiffre) ne recueillent pas, également, l’assentiment de Francis Gillot. «Peu importe les stats, tous les matches que l’on joue, c’est pour les gagner (...) Même si Marseille ne s’était pas imposé ici depuis 1945, ça ne changerait rien». Benoît Trémoulinas a l’opinion moins tranchée. «Bien sûr que cette invincibilité compte mais on se préoccupe plus de gagner à la maison». Avis également partagé par Carlos Henrique qui rappelle que, dans l’effectif bordelais, «personne n’a envie de perdre ce match.»

Bal des désenchantés
Il faudra pourtant poursuivre cet objectif, non atteint ces derniers temps (la dernière victoire à Chaban-Delmas remonte à Lyon le 19 février), sans Marc Planus et Landry Nguemo, suspendus. Ces défections obligent ainsi Francis Gillot à «remettre en place» une nouvelle stratégie en 4-4-2. «Heureusement que Carlos (Henrique, ndlr) est revenu de blessure». Après avoir été laissé aux soins suite à une gêne aux adducteurs, le défenseur brésilien reprendra logiquement sa place dans le onze girondin qui aura bien besoin de sa grande carcasse pour répondre au défi physique des Marseillais. Après 7 saisons passées au club, Henrique connaît bien cette rivalité historique. «C’est le match plus important de toute la saison, annonce-t-il ainsi sans ambages. Et, à part le match contre Lyon à l’aller, on a répondu présent contre les grosses équipes.» Pour lui, l’OM, malgré ses difficultés passagères, en est une : «Elle n’est pas arrivée en quart de finale de la Champions League par hasard !» Dans cette drôle de fin de championnat pour les deux clubs, c’est donc un défi de prestige, une sorte de dernière danse avant la fin du bal, qui est proposé aux Girondins et aux Marseillais. «ça serait un moindre mal de finir 8e», juge Francis Gillot, indiquant aussi qu’une victoire face à l’OM «pourrait remettre le public avec nous». Et de communier ensemble, enfin.• NB

Bordeaux (8e) - Marseille (10e) demain à 21h au stade Chaban Delmas