Samedi, Bordeaux a plongé davantage leurs rivaux marseillais dans la crise, eux qui n’ont plus gagné depuis 12 rencontres.

Navrés par les mauvais résultats (la dernière victoire remonte au 29  janvier), les supporters phocéens qui avaient fait le déplacement sur les bords de la Garonne ont décidé, sans crier gare, de quitter le stade à la pause, alors que Bordeaux menait 2 à 0, grâce à un doublé du brésilien Jussiê. «Depuis la journée à Brest, depuis la 3e minute, c’est une accumulation d’erreurs, c’est hallucinant», analysait, dépité, Didier Deschamps. L’entraîneur olympien avait notamment en tête «la très mauvaise entame» de match de l’OM qui permit à des Girondins appliqués et rigoureux d’inscrire, par l’entremise de Jussiê, un but à la 29e seconde de la rencontre, après une contre-attaque éclair et un ballon cafouillé par Mbia. L’attaquant s’offrait ensuite le doublé en récupérant le ballon, après un tir contré de Jaroslav Plasil, qu’il catapulta lourdement dans le but gardé par Steve Mandanda (2-0 ; 29e). En fin de première période, les Marseillais, -privés samedi d’Amalfitano, Diawara et Rémy- réagissaient par André-Pierre Gignac, lequel perdait ses trois duels avec Cédric Carrasso.

La deuxième période «au courage»
La suite, «c’était au courage», résumait Francis Gillot en conférence de presse. L’entraîneur bordelais ne manquait pas de relever «l’impact physique» des Olympiens. «Ils nous ont embêtés dans tous les duels, on s’en est bien sorti.» Puissant sur coups de pied arrêtés, l’OM revenait dans la rencontre rapidement  au cours de la deuxième période grâce à Jordan Ayew après un coup-franc de Mathieu Valbuena (2-1, 57e). Échaudés par leurs précédentes prestations lorsqu’ils se faisaient rattraper in extremis par leurs adversaires, les Bordelais reculaient invariablement. Malgré une domination territoriale en faveur du club phocéen, ils réussissaient cependant à se créer de belles occasions. Dans tous les bons coups, Jussiê obtenait ainsi une faute dans la surface de réparation. Prépausé au penalty depuis quelque temps, Benoît Trémoulinas butait sur Steve Mandanda (66e). Cet échec ne remettait pas en cause pour autant la première victoire bordelaise au stade Chaban-Delmas depuis le 19 février dernier. Francis Gillot regrettait toutefois que son équipe ait joué à se faire peur. «C’est le problème depuis un moment, on n’arrive pas à tuer les matches». Mais, savourant la victoire comme il se doit, l’entraîneur bordelais rendait hommage à ses joueurs et au public. «On sentait dans le vestiaire qu’il y avait une tension, jouer devant un public comme ça, c’est motivant, on s’est régalé». •