Après le coup de froid à Kazan en Russie en Ligue Europa jeudi (0-0), la douche lorientaise. Malgré une bonne entame, les Girondins se sont inclinés face à des Bretons archi-motivés.
Durant la première période, on a un temps cru que les hommes de Willy Sagnol dominaient et leur sujet et leurs adversaires, à défaut de maîtriser la pluie incessante rendant le terrain difficilement praticable.

Un Plasil s’essayait à une frappe dans l’axe des 25 mètres dès la 11e minute ; Poko profitait d’un duel gagné pour lancer Khazri qui adressait un centre au second poteau pour un plat du pied de volée de Rolan laissant Lecomte sur le carreau (38e, 0-1). Les Merlus paraissaient même désemparés face à une telle démonstration de force, entre adresse technique et vitesse de jeu.
Et puis... Et puis la défense s’est effondrée. Littéralement volatilisée. À l’image du match contre Nice, la deuxième période a vu les Marine et Blanc déroutés par des Lorientais revenus des vestiaires le couteau entre les dents, le contre en bandoulière, prêts à tous les duels. Le triplé breton sonne comme une litanie : 47e, Moukandjo profite d’un mauvais jugement de Pablo pour signer l’égalisation de la tête au deuxième poteau ; 64e, balle perdue par Poundjé, Waris (sans doute hors-jeu au tout départ) pousse Pablo à la faute dans la surface ; 80e, Jussiê bouge à peine quand Touré ajuste Carrasso sur un coup-franc de Wesloub...
L’espoir est revenu avec l’expulsion de Gassama à la 81e, mais la réaction est trop tardive : Khazri échoue avec une frappe enroulée du droit (88e), et c’est l’invité surprise Adam Ounas, jeune joueur de CFA, qui réduira le score à la 89e, surgissant entre deux défenseurs sur un centre de Koundjé pour ajuster une tête croisée imparable. Au final, une troisième défaite au tableau, et la deuxième à l’extérieur avec neuf buts encaissés. Alors que la 9e place était au bout de leur semelle, les Girondins ont sombré dans les profondeurs (14e). Sans même l’excuse de la fatigue, puisque Sagnol avait changé sept joueurs du onze titulaire lors du déplacement en Russie.
Dans l’après-match, le coach n’a pas voulu chercher de bouc émissaire particulier – pas même le malheureux Pablo, juste un mot (« sévère ») contre l’arbitrage – pour ce naufrage collectif. « Je préfère parler de défaillances collectives, pondérait Willy Sagnol. À ce niveau, on commet trop d’erreurs défensives pour pouvoir prétendre à quoi que ce soir. Je ne dis pas qu’on est dans une situation difficile, mais il va y avoir urgence de points après la trève. N’oublions pas qu’on a perdu beaucoup d’éléments (Planus, Mariano) et que l’on compte beaucoup de joueurs inexpérimentés. Il va falloir que l’apprentissage se fasse rapidement. » •