C’est une première dont les amateurs de handball se seraient bien passés. Pour la première fois, un club de l’élite du hand féminin va mettre la clé sous la porte en plein milieu de la saison sportive. Ce club, c’est l’UBB-MB (Union Bordeaux-Bègles Mios Biganos) qui, plombé par un déficit de plus de 350 000€ (à fin juin) se dirige tout droit vers le dépôt de bilan.

Celui-ci sera sans doute annoncé ce soir par les actionnaires, qui devraient suivre la recommandation émise en ce sens par la Fédération française de hand à l’issue d’une longue réunion hier. La veille, une sanction de rétrogradation administrative en N1F pour la fin de la saison 2015/16 avait déjà été prononcée à l’encontre de l’équipe girondine.

Dans ce contexte, et compte tenu des coûts liés aux déplacements pour la Coupe d’Europe, le club ne peut même pas se permettre de terminer sa saison. Neuf joueuses professionnelles et l’entraîneur de l’équipe Emmanuel Mayonnade vont se retrouver sur le carreau. Et la Gironde va perdre le fleuron d’une discipline qui fait sa richesse sportive et dans laquelle elle brille depuis tant d’années. 



Comment le club en est-il arrivé là ? Né de la fusion de deux équipes historiques (Mios-Biganos et le CA Bègles, puis ensuite avec Bordeaux) pour faire face aux impératifs budgétaires de la Ligue Nationale, l’UBB-MB n’a pas su anticiper la hausse de ses dépenses et faire progresser ses recettes. Les dettes se sont accumulées au point que les joueuses ne sont plus payées depuis deux mois. 


Alors que l’UBB-MB n’a pas à rougir de ses résultats sportifs depuis la naissance du club en 2013 (vainqueur de la Challenge Cup et finaliste de la Coupe de la ligue en 2015), l’équipe élite va quitter le championnat. Le sort de l’équipe réserve, qui évolue en N1F, reste incertain.•

Photo : Samedi soir, l’UBB-MB jouait probablement son dernier match de LFH à Jean-Dauguet © Quentin Salinier / Sud Ouest