Il fallait s’en douter après la série désastreuse de mauvais résultats face à des mal-classés mais Willy Sagnol n’entendait pas démissionner. C’est la direction du club qui l’a remercié hier.

Car, au sortir de la débacle (4-0) à Toulouse samedi, le désormais ex-coach des Girondins avait beau dire que la démission , « c’est très nouvelle génération – dès que ça devient difficile on abandonne » (notre édition d’hier), il admettait lui-même à demi-mots avoir atteint ses limites dans la gestion de l’équipe : « Vous avez beau mettre Pierre, Paul ou Jacques, ce sont toujours les mêmes erreurs, qui vous pénalisent et vous mettent des bâtons de plus en plus gros dans les roues. »

Mais il suffisait de voir l’équipe complètement déboussolée sur le terrain – avec huit titulaires de 25 ans ou moins ! – pour comprendre que le problème était ailleurs, dans l’incapacité de l’entraîneur de figer une charnière défensive et un système de jeu. Les chiffres parlent d’eux-mêmes : depuis ses débuts, en 88 matchs (35 victoires, 28 nuls, 25 défaites), 86 compositions d’équipes différentes ; cette saison, 7 défaites par au moins trois buts d’écart et 68 buts encaissés, soit le pire total depuis la saison... 1977-1978.

La dernière fois qu’un tel couperet était tombé, c’est pour Elie Baup en 2003 – jusqu’ici le seul limogeage sous l’ère M6 propriétaire-Triaud président. Mais doit-on parler de limogeage ? Le ton du communiqué tombé hier à 18h47 est amène : les Girondins « se sont entendus avec Willy Sagnol sur la fin de leur collaboration », dans le cadre d’une « décision commune ». Dans les faits, il s’agit bien d’un renvoi – avec probablement sa garde rapprochée (Sylvain Mastrisciano son adjoint, Patrick Guillou, le préparateur physique Sandy Guichard), ainsi que les indemnités de licenciement qui vont avec.

Ramé prend du galon
Plutôt que de faire appel à un nouvel entraîneur en cours de saison, la direction du club a préféré la solution en interne. Pour reprendre l’équipe en main à la veille de recevoir Bastia dimanche (14h), une gloire locale, Ulrich Ramé, 43 ans, élu plusieurs fois par le public meilleur gardien de l’histoire des Girondins (525 matchs, deux titres de Champions de France en 1999 et 2009, trois Coupes de la Ligue). Entraîneur diplômé depuis sa fin de carrière à Sedan en 2013, il était revenu l’an dernier dans le staff bordelais pour réorganiser la formation – non sans déclarer son « envie d’entraîner ou manager ».

Pour lui, un objectif, le maintien. Mais aussi et surtout réinsuffler au groupe l’attachement aux valeurs et à l’identité du club. •

Photo : Remercié, Willy Sagnol passe le relais à l’ex-gardien des Girondins Ulrich Ramé. © Archives Thierry David / Guillaule Bonnaud / Sud Ouest