Alors que, la veille, tous les clubs français avaient échoué, les Girondins ont réussi leur entrée dans la compétition européenne. Quel régal pour les spectateurs avec ce scénario digne d’une grosse production !

Menés à la pause 3 à 10, les hommes de Raphaël Ibanez sont allés chercher la victoire avec les dents, un cœur énorme et un appétit gros comme ça, en particulier dans le final, grandiose, qui a fait littéralement chavirer la tribune. ?Car le déroulé du match en a fait douter plus d’un, peu donnant dans leurs pronostics l’Union vainqueur du leader de la Ligue Celtique pour sa deuxième participation au tournoi européen. On a même cru les joueurs éreintés au terme de la première période, avec le jeu irlandais basique mais redoutable, façon rouleau compresseur – l’essai de Trimble derrière la mêlée (21e) est emblématique.

La remontée, si elle fut dure, fut magistrale. Toute la seconde période, les Girondins se sont évertués à confisquer le ballon à l’adversaire pour impulser leur jeu. « En première mi-temps, c’est leur tempo qui nous tuait, pas leurs impacts », précise Marais. Les efforts finiront par payer : deux pénalités (44e et 52e)... et surtout un essai à la 73e signé Taofifenua, sorti du maul pour inscrire en coin. Assez pour repasser devant et faire se gripper la machine irlandaise.

Talebula, victime d’une faute alors qu’il venait de remonter 80 mètres à lui tout seul – une classique – mettra Bordeaux-Bègles à l’abri avec l’essai de pénalité pour antijeu (75e), avant un essai de 100 mètres de Connor (80e). Du grand spectacle ! •

Photo : Les Girondins ont fini par faire douter les Irlandais du Nord et trouver des intervalles © Laurent Theillet / Sud Ouest