À force de faire la course derrière une équipe de Dijon en forme, la moutarde a fini par monter au nez des hommes de Gourvennec, Kamano en tête, auteur d’un doublé dans les toutes dernières minutes.

Comme quoi il ne faut jamais quitter les tribunes trop tôt. Bien mal en a pris aux quelques-uns qui ont vendu un peu tôt la peau de l’ours girondin, encore mené 1-2 à deux minutes de la fin du temps réglementaire.

Un ours sauvé par un coaching gagnant, à la fois tactique et humain. Le 4-4-2 évolutif en 4-3-3 testé en première mi-temps ayant créé trop peu d’espaces, le coach bordelais a choisi de revenir à un 4-4-2 classique, le même qu’en début de saison, pour offrir du champ aux latéraux. Et les remplacements ont fini par payer. À la 90e minute, Kamano, entré au début de la 2e période à la place de Vada, coupait le corner tiré par Plasil au premier poteau pour signer l’égalisation (2-2).

Et dans la foulée, entré à la 60e pour remplacer Malcom, Jérémy Menez sortait les tripes sur un long ballon, passait Rüfli pour décocher sa frappe... déviée par Lang pour finir dans les pieds de Kamano à nouveau, seul face au but vide (92e, 3-2). Comme quoi, à être sur le banc, l’orgueil piqué à vif, on peut rentrer avec l’envie d’en découdre... Un peu comme l’avait fait Rolan face à Lorient il y a deux semaines, rentré en cours de jeu pour mieux offrir le but de la victoire.?Un scénario “comeback sur le fil” enthousiasmant, comme on n’en avait pas vu depuis le barrage de qualification en Europa Ligue face à l’Étoile Rouge de Belgrade (3-2). C’était il y a quatre ans et, ces derniers temps, les Girondins nous avaient plutôt habitués à la trame inverse – dimanche dernier encore, quand l’En Avant Guingamp avait fini par recoller au score (1-1).

« Une équipe qui s’est secouée »
Là, si l’envie était présente, tant côté maîtrise que côté animation du jeu, les Bordelais n’ont pas fait d’étincelle. En première mi-temps, ce sont même les Bourguignons qui ont tiré leur épingle du jeu avec leur 5-3-2 très réactif pour aller provoquer la défense girondine. Comme à la 44e minute où Lees Melou obtenait un coup franc dans l’axe, concrétisé par une frappe flottante d’Abeid qui finissait sous la barre de Prior, pris de vitesse (0-1).

Au retour du vestiaire, Kamano tout juste entré en jeu débordait sur la gauche pour ajuster un centre en retrait que Malcom, trop court, laissait filer pour Rolan pour un tir en pleine lucarne (47e, 1-1). Mais les Dijonnais allaient réussir le contre parfait avec un finish à deux dans la surface entre Diony et Tavares à la conclusion, imparable (1-2, 62e).

« On a beaucoup laissé d’énergie à courir après le score une première fois et ça nous a fait mal, explique Gourvennec. Avoir su revenir deux fois est très positif. Même s’il y a des choses qui n’ont pas fonctionné, il faut savoir mettre en avant un état d’esprit. On a souvent reproché à Bordeaux d’avoir une équipe qui manque de grinta. J’ai vu une équipe qui s’est secouée. Gagner dans ces conditions est une chose qui compte dans la vie d’un groupe, dans l’histoire que l’on est en train d’écrire. » Prochain chapitre mercredi à Bastia. •

Photo : Kamano, auteur du doublé qui a sauvé le match © Guillaume Bonnaud / Sud Ouest