Quand il parle de l’Amérique, Anthony Deschamps a les yeux qui brillent. Début janvier, ce « running back » de l’équipe des Kangs de Pessac a passé une semaine en Floride, pour participer à un camp de présélection réservé aux joueurs non-Américains.

Objectif : dénicher les meilleurs éléments afin de les intégrer à la « TeamWorld », la sélection mondiale qui doit affronter l’équipe des états-Unis. Du haut de ses 17 ans, Anthony n’a pas été retenu mais le jeune homme, membre de l’équipe de France junior, n’a pas tiré un trait sur son rêve américain. D’abord parce qu’il était l’un des plus jeunes et qu’il retentera sa chance la saison prochaine et la suivante si nécessaire. Ensuite parce que ce beau bébé d’1m74 pour 93kg a tapé dans l’oeil du coach d’une « Preparatory school » basée dans l’Illinois. « Il m’a dit que je l’intéressais et il voulait que je vienne étudier et jouer là-bas, explique-t-il. Mais je ne peux pas parce que c’est trop cher, environ 40 000$ par an... Mais il m’a dit qu’il m’aiderait à trouver des contacts pour pouvoir intégrer une école aux états-Unis.»



Le bac puis les états-Unis ?

La passion pour le foot US d’Anthony est née par hasard. à 13 ans, alors qu’il se rend au siège du club de boxe du SPUC pour prendre une licence, il voit le terrain des Kangourous de Pessac éclairé, s’approche par curiosité et « flashe » sur ce sport qu’il ne connaissait quasiment pas : « c’est vrai que c’est un peu bizarre comme histoire » en rigole-t-il. Quatre ans plus tard, ce jeune Pessacais, élève en Terminale ES, est inscrit en sport étude au lycée Kastler à Talence, où il consacre « une quizaine d’heures » par semaine à sa passion. « Tout me plaît dans le foot US, explique-t-il. C’est un sport vraiment complet, pas seulement un sport de brutes comme certains le pensent. Il faut avoir de la technique, l’aspect tactique est très important. On doit faire de la musculation, de l’athlétisme. Il faut être performant dans tous les domaines pour être bon au football américain.»
La tête sur les épaules, Anthony vit sa passion sans tirer de plan sur la comète. Conscient de son potentiel, il concède qu’intégrer une université américaine serait un « aboutissement. Je m’entraîne tous les jours, ce n’est pas pour rien. J’ai envie d’être performant au plus haut niveau, donc aux états-Unis. Si je peux avoir une bourse et intégrer une université, ce serait vraiment un rêve qui deviendrait réalité. Après, je suis conscient de n’avoir qu’une infime chance de passer pro.» Réaliste et mesuré, Anthony affirme qu’il « ne fera jamais passer le football avant les études » et que pour le moment, il « prend ce qu’il y a à prendre.» En attendant, il prépare activement la nouvelle saison des Kangs junior, qui débute dans deux semaines, et surtout le baccalauréat, où il espère décrocher une mention. •

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Photo : A 17 ans, Anthony Deschamps fait déjà partie de l’équipe de France junior. © OSF