Alors que le mercato d’hiver s’est achevé hier soir, c’est une nouvelle saison que vont débuter les Girondins demain face à Valenciennes. Avec la perte de trois joueurs et l’arrivée de deux renforts, le club ayant annoncé hier soir l’engagement de Julien Faubert pour six mois, c’est une équipe new look qui va aborder la fin du championnat.

D’une année sur l’autre, le marché hivernal des transferts, coincé au beau milieu de la saison, sera-t-il aussi décisif ? La question mérite d’être posée car si le crû 2012 s’était soldé par deux bonnes pioches, avec les arrivées de Obraniak et Mariano, éléments essentiels dans le redressement spectaculaire de la formation au scapulaire en deuxième partie de saison, la crainte aujourd’hui est qu’en 2013, le scénario soit inversé. Bordeaux aura donc laissé filer trois joueurs (Gouffran, Jussiê, Chalmé), dont son meilleur buteur, pour ne recruter qu’un espoir, l’Uruguayen Diego Rolan, qui aura certainement besoin de temps avant d’offrir la pleine mesure de son potentiel, et un revenant, Julien Faubert, qui s’entraînait déjà avec le club et n’offrira qu’une solution de rechange au poste de latéral droit. La balance semble déficitaire et soulève bien des interrogations.



« Être optimiste »

Bordeaux s’est-il affaibli ces dernières semaines ? C’est probablement le cas sur le plan offensif mais Francis Gillot, en bon communicant mis devant le fait accompli, préfère voir dans cette nouvelle donne une opportunité de relancer certains joueurs : « il y aura peut-être des bonnes surprises, espérait-il avant que la signature de Faubert soit annoncée. Quelques joueurs qui ont moins de temps de jeu en auront plus désormais. Il faut être optimiste. Aujourd’hui, il faut faire avec cet effectif et je pense qu’il y a de la qualité. Après, il faut que nous n’ayons pas beaucoup de blessures et que certains confirment ce qu’ils montrent depuis deux matchs comme Bellion. S’il est à son niveau jusqu’à la fin de la saison, il n’y a pas de raison de s’en passer et d’avoir peur pour les quatre mois qui arrivent. Il y a aussi Saivet qui est meilleur que l’an dernier, Sertic aussi. Il faut que ces joueurs s’affirment sur la durée, on compte là-dessus.»



Un nouveau cycle ?

Faut-il revoir les ambitions à la baisse ? Pas aux yeux du coach qui, méthode Coué ou réelle conviction, estime que son équipe peut faire aussi bien voire mieux que la saison dernière : « être dans les cinq premiers, ça peut être 5e, 4e ou 3e... Je pense qu’on en est capables. Les deux premières places, ce sera compliqué mais Marseille, s’ils ont des blessés, on peut peut-être revenir sur eux. On a déjà repris deux points sur eux en trois matchs depuis le début de la phase retour. Si on fait une règle de trois, on peut être devant eux à la fin.»
Cédric Carrasso, lui, est moins enthousiaste. Le gardien bordelais, qui admet qu’après quatre années passées à Bordeaux, la question d’un départ pourrait se poser en fin de saison, estime que l’espoir d’accrocher la 3e place lui parait « loin, très loin.» « Il faudrait qu’on ait de la réussite, du sérieux, et que devant ça se casse un peu les dents. (...) Aujourd’hui, c’est un cycle nouveau qui a débuté. On a un groupe jeune, à l’écoute, qui se bat. Après, c’est une question de talent, de qualité, d’expérience. Les joueurs vont s’aguerrir et dans quelques années, j’espère, Bordeaux retrouvera un effectif intéressant, qui aura progressé et qui sera capable de jouer les premiers rôles. C’est possible.» Un discours pas forcément très rassurant... •

OSF

Photo : Engagé hier soir, Julien Faubert fait son retour à Bordeaux, six ans après avoir quitté le club. Il remplacera numériquement Matthieu Chalmé, prêté à Ajaccio. © OSF