« Je n’imaginais pas une telle victoire quand je me suis réveillé ce matin. Je me serais contenté d’une victoire d’un point...» Samedi, une demi-heure après la démonstration de son équipe face au leader du championnat, Mathew Clarkin avait encore les yeux brillants.

Aux quatre coins d’un paddock baigné d’un doux sentiment d’euphorie, joueurs et staff savouraient le bonheur simple de la victoire, une satisfaction connue seulement quatre fois cette saison. Car en cette après-midi fraîche et pluvieuse, Bordeaux a gagné, enfin, après une terrible série de onze revers consécutifs, coupe d’Europe incluse. Et les Girondins, solides de bout en bout, impressionnants même sur certaines séquences, ne se sont pas contentés de battre Toulon, ils l’ont humilié, ne laissant le leader inscrire aucun point. « On s’était promis de se retrouver sur ce qui faisait notre force l’an dernier, explique Adam Jaulhac. On a essayé d’envoyer du jeu simple et efficace. Toutes les équipes parlent chaque année d’un match référence et ça y est, on le tient. On va pourvoir travailler par rapport à ce match et j’espère qu’une nouvelle saison va commencer maintenant.»



Le match parfait

Pour balayer une équipe de Toulon qui, même privée de certains cadres, avait fière allure, l’Union a tout simplement été performante dans tous les secteurs de jeu. En conquête, à l’image d’une dernière mêlée où les Girondins ont enfoncé leurs adversaires, dans le jeu au pied, un secteur dans lequel Camille Lopez, face à la référence Jonny Wilkinson, a livré une performance de niveau international, avec notamment un 100% dans ses tentatives, ou encore dans la discipline, l’un des gros points noirs des Bèglais depuis le début de la saison. « C’est un match quasi parfait qu’on a fait aujourd’hui, admettait Camille Lopez. Il reste des petits détails mais on va laisser ça pour lundi, on va savourer. Cette victoire, on la recherchait depuis un moment, on l’attendait pour la suite de notre lutte pour notre maintien. Elle va nous permettre de retrouver la confiance dans notre jeu et positiver.»



Pour le maintien, tout reste à faire

Avec un jeu séduisant, cinq essais inscrits et une victoire bonifiée, le tout dans un stade quasiment plein et devant un public survolté, le bonheur des Girondins aurait dû être total samedi après-midi. Mais les performances de Mont-de-Marsan, vainqueur de Grenoble (32-14), et surtout d’Agen, lui aussi victorieux sur sa pelouse face à l’un des autres cadors du championnat, Toulouse (22-9), sont venues quelque peu doucher l’enthousiasme général. « Nous étions sur un petit nuage, confiait le président Laurent Marti. Mais quand on a appris le résultat d’Agen, on a compris qu’on ne prendrait pas beaucoup d’avance. Cela va se jouer jusqu’au bout.»
Grâce au point de bonus inscrit, l’Union passe tout de même devant Agen et sort de la zone rouge. La lutte pour le maintien s’annonce palpitante et la confrontation directe entre les deux formations, prévue le 2 mars prochain au stade Chaban-Delmas, pourrait déjà être décisive. D’ici là, l’UBB tentera de confirmer son regain de forme en misant sur ses valeurs : « le pire qu’il peut nous arriver, c’est de descendre, conclue Mathew Clarkin. Si ça nous arrive, on veut le faire en jouant. On va rester fidèle à ce principe jusqu’au bout et je convaincu que c’est ce qui va nous sauver.» •

OSF

Photo : Grâce à leur carton face au leader du championnat, Talebula et les Girondins sortent de la zone des relégables. © AFP