Ce soir, Bordeaux aura-t-il digéré l’humiliation ? Quatre jour après la gifle encaissée face à Lyon (0-4), c’est la question que tout le monde se pose, au moment où l’équipe retrouve la pelouse du stade Chaban-Delmas pour un match à élimination directe face à Kiev (1-1 à l’aller).

Si l’on en croit l’humeur maussade affichée par Francis Gillot, hier après-midi en conférence de presse, il y a des raisons d’en douter. Peu enclin à se livrer mais soucieux de tordre le cou au pessimisme qui entoure sa formation, le coach a tenté de dédramatiser la portée de la défaite concédée face aux seconds du championnat : « leur premier but était déterminant car ils jouaient défensivement en première mi-temps. Mais dans le jeu, on n’a pas été dominés. On n’a pas eu la réussite de marquer les premiers, ce qui aurait complètement changé les données. Ils ont marqué quatre buts sur cinq frappes, ça ne leur arrivera pas tous les dimanches et nous, on n’aura pas non plus cette déveine tous les week-ends.» Rester positif, une attitude logique au regard des nombreuses échéances (championnat, Europe, Coupe de France) qui attendent les Marine et Blanc, toutes aussi « prioritaires » les une que les autres selon le coach.



De nombreuses absences

Le premier rendez-vous, ce soir face à Kiev, n’est pas le moins périlleux. D’abord parce que la série en cours des Girondins (deux défaites, un nul) illustre une période délicate, même si Jaroslav Plasil affirme qu’après Lyon, le groupe s’est remis en question : « chacun a réfléchi par rapport à ce qu’il a fait afin de ne pas refaire la même chose. Il faut rester en bloc et se battre les uns pour les autres. On a envie de montrer autre chose que dimanche, c’est évident.»
Ensuite, un malheur n’arrivant jamais seul, la formation au scapulaire aborde ce match retour avec une équipe diminuée. Diego Rolan, Mariano, Landry NGuemo et Carlos Henrique sont déjà forfaits. Des absences auxquelles pourraient s’ajouter celles de Marc Planus et Lamine Sané, incertains et pour lesquels une décision sera prise ce matin après un ultime test. « Ce n’est pas une bonne période » observe Francis Gillot.
Enfin, le plus inquiétant est probablement la qualité d’une équipe de Kiev qui avait bluffé les observateurs à l’aller.



« Des arguments à faire valoir »

Au sortir d’une trêve hivernale de deux mois sans match officiel, les hommes d’Oleg Blokhine étaient apparus affûtés, inspirés et affamés. Une hargne supérieure qu’ils n’avaient pas su convertir au tableau d’affichage et qui, aux yeux d’un Francis Gillot souhaitant trouver des motifs d’espoir, ne se traduira peut-être pas aussi efficacement dans le jeu ce soir : « Parfois, une équipe est très bonne à la maison et un peu moins bonne à l’extérieur. Il ne faut pas rester sur ce match aller. C’est vrai qu’ils ont des forces, on a bien résisté, mais on a aussi des arguments à faire valoir.»
Pour le technicien bordelais, la solution pour rivaliser passera peut-être par une meilleure conservation du ballon. Dans cette optique, la présence aux avant-postes de Cheick Diabaté, dans le groupe ce soir, pourrait peser : 
« Avec sa densité athlétique, c’est une possibilité pour garder le ballon. A l’aller, on n’a pas su garder le ballon devant et faire monter le bloc. On avait été trop défensifs à mon goût. Il faut conserver la balle devant pour que les milieux viennent et que les latéraux montent à proximité.»

Grâce au but inscrit à Kiev, Bordeaux est favori, avec 74% de chances de se qualifier. Une statistique qui ne pèsera pas bien lourd à l’heure du coup d’envoi... •

OSF

Photo : Dominés mais auteurs d’un bon résultat nul au match aller, Ludovic Obraniak et ses coéquipiers possèdent, d’un point de vue statistique, 74% de chances de se qualifier ce soir. © ARCHIVES AFP