Sèchement battus par une équipe de Brest plus combative et réaliste (0-2), les Girondins confirment leurs difficultés actuelles. Au classement, ils rétrogradent dans le ventre mou, en dixième position.

Les dimanches après-midi au stade Chaban-Delmas se suivent et se ressemblent. Hier, le froid avait remplacé la douceur printanière du week-end précédent mais, sur la pelouse, le maigre public bordelais a assisté à un spectacle du même acabit, avec à la clé une nouvelle déroute de sa formation après Lyon (0-4). Cette fois, et c’est le plus inquiétant, face à une équipe mal classée qui s’est contentée de lutter avec courage et abnégation. Des valeurs qui ont suffi pour venir à bout de Girondins « suffisants » selon Marc Planus : « Tant dans le contenu que dans le résultat, c’est une déception. On a fait un premier quart d’heure fantomatique. Cela a été trop pauvre dans l’envie, la détermination, le réalisme. Ce soir, c’est dans l’état d’esprit qu’on a pêché.» Tout aussi désappointé, Francis Gillot soulignait lui la difficulté de ses hommes à tenir le rythme actuel : « c’est dur de jouer tous les trois jours, cela fait un moment qu’on le fait. Il faut être très professionnel, se faire violence, peut-être qu’on n’y arrive pas. On a quand même une dizaine de matches de plus que les autres équipes, il y a de la fatigue, mentale, physique. Cela va être compliqué, ce n’était que le quatrième match de la série de dix, vous voyez dans quel état on est déjà...» La pâle copie rendue hier et le programme à venir n’incitent en effet guère à l’optimisme.



Des Bordelais absents

Hier, Jaroslav Plasil et ses coéquipiers n’ont fait illusion qu’un quart d’heure, en début de deuxième période. Maladroits, empruntés, dépassés par la vitesse et le pressing des Brestois, ils se sont rapidement fait déborder par une équipe décidée à jouer crânement sa chance. Probablement inspirés par la démonstration de pressing et de jeu offensif proposée jeudi par le Dynamo Kiev, les hommes de Landry Chauvin réalisaient un travail de sape au milieu du terrain qui obligeait les Girondins à jouer long et à rendre rapidement le ballon. Cette domination, les rouges ne tardaient pas à la concrétiser en terme d’occasions. Suite à un centre à ras de terre devant le but, il fallait un retour in extremis de Lamine Sané pour empêcher Jonathan Ayité d’ouvrir la marque (11e). Une minute plus tard, c’est Faubert qui jouait à son tour les pompiers de service pour dégager de la tête une balle que s’apprêtait à pousser dans les buts Mario Licka, qui venait d’effectuer un coup du sombrero sur Cédric Carraso. Bordeaux réagissait timidement par Maurice-Belay (15e) et Faubert (16e) mais logiquement, Brest finissait par trouver la faille.


Une maladresse rédhibitoire

A l’entrée de la surface, Licka plaçait une frappe que Benoît Trémoulinas déviait, prenant à contre-pied un Cédric Carrasso impuissant (0-1, 19e). Les Girondins finissaient mieux mais Ludovic Obraniak, seul au second poteau suite à un centre de Trémoulinas dévié par Diabaté, frappait sur Thebaux (41e). Après la pause, Bordeaux montrait un meilleur visage et se ruait sur les buts bretons mais la maladresse rédhibitoire de ses attaquants ne lui permettait pas de revenir au score (47e, 49e, 52e, 55e, 76e). Le match s’équilibrait de nouveau et Brest allait enfoncer le clou. Touré éliminait Planus puis se jouait de Sané qui commettait l’irréparable dans la surface. Kantari se chargeait du penalty et offrait un succès inespéré à son équipe (0-2, 82e). Au soir de cette 26e journée, ces Girondins sans idées ni ressources comptent sept points de retard sur le cinquième, Nice. Et dès mercredi, ils rejouent en coupe de France... •

OSF

Photo : Selon Marc Planus, les Girondins, battus pour la deuxième fois consécutive à domicile, ont fait preuve de «suffisance» hier face à Brest. © AFP