Match de la peur ? Rendez-vous de l’année ? Finale pour le maintien ? Quelle que soit la formule que l’on utilise pour qualifier le choc entre l’UBB et Agen, demain au stade Chaban-Delmas, c’est une partie de l’avenir des deux clubs qui se joue ce week-end.

Depuis plusieurs mois, Bordelais et Agenais se disputent la place de 12e du classement, celle qui, au terme de la saison, permettra d’obtenir le droit de disputer une saison supplémentaire au sein de l’élite du rugby français. Avant cette confrontation directe, ce sont les Lot-et-Garonnais qui occupent cette position tant convoitée. Mais avec 27 points contre 25 aux Girondins, chaque formation peut se targuer d’avoir encore son destin en main. Une chose est sûre, dans le duel psychologique que se livrent les deux équipes, ce match, attendu de part et d’autre depuis plusieurs semaines, si ce n’est plusieurs mois, revêt une importance capitale. Alors, malheur au vaincu ? La formule paraît toute faite mais elle n’a jamais semblé aussi vraie. A tel point que Raphaël Ibanez, dans son insistance à tenter de dédramatiser l’événement devant la presse, a laissé transparaître une fébrilité bien compréhensible. Car avec une défaite, Bordeaux, plus qu’Agen, serait en position très inconfortable à six journées de l’épilogue.



« On veut rester en Top 14 »

Dans sa communication d’avant-match, le coach est apparu plus tendu qu’à l’accoutumée, refusant d’envisager le scénario catastrophe et évoquant un « match de rugby, ni plus ni moins.» Le fait est qu’effectivement, rien ne sera perdu ni gagné, quel que soit le résultat. Mais pour Félix Le Bourhis, au-delà des discours teintés de langue de bois, il faut bien appeler un chat un chat : « c’est un match très important pour la survie du club, un peu comme un match de phase finale, explique-t-il. On sait que la défaite est interdite. Si on perdait, ce ne serait pas terminé mais cela nous mettrait un gros coup au moral, on serait à six points donc ce serait difficile ensuite... On veut tous rester en Top 14. Ce match, ça fait plus d’une semaine qu’on ne pense qu’à ça, en se couchant, en se levant. Après, il faut faire attention de ne pas le jouer avant. On garde toutes nos forces et notre concentration pour samedi (demain, ndlr).»



Agressivité et concentration

Force, concentration, application, discipline, agressivité... Pour battre Agen, Bordeaux devra montrer son meilleur visage, celui affiché durant 80 minutes face à l’ogre toulonnais. Soutenus par les 30 000 supporters attendus au stade Chaban-Delmas, les Girondins se savent capables de renverser des montagnes. « Deux éléments seront déterminants, souligne Raphaël Ibanez. C’est l’agressivité en défense et la concentration. Je ne suis pas dans la configuration de faire de grandes déclarations. Au rugby, ce qui compte, c’est ce que l’on donne sur le terrain donc place aux joueurs afin qu’ils donnent le meilleur d’eux-mêmes. Je suis certain qu’ils sont prêts et qu’ils seront extrêmement motivés. On avance vers ce match avec des convictions et la volonté de voir les joueurs se libérer, s’exprimer ballon en main. Mais on a aussi une approche positive et la volonté de voir un rugby positif.» Au-delà du contenu, finalement secondaire compte tenu de l’enjeu, l’Union ne pourra trouver du positif que dans la victoire. •



Olivier Saint-Faustin

Photo : Pour Félix Le Bourhis, c’est la survie du club qui est en jeu, demain contre Agen
 © ARCHIVES AFP