Grand match en perspective, ce soir au stade Chaban-Delmas. Face à Benfica, les Marine et Blanc ont l’occasion de renouer avec leur passé glorieux en atteignant, pour la première fois depuis 2009 et une élimination contre Lyon en Ligue des Champions, les quarts de finale d’une compétition européenne.

Sur le papier, tous les ingrédients sont réunis pour vivre l’une de ces soirées d’anthologie qui ont rythmé la vie du club au scapulaire depuis les années 80. D’abord parce que la belle prestation à l’estadio da Luz la semaine dernière, malgré la défaite 1-0, autorise les Girondins à croire encore en leurs chances d’inverser la tendance. Ensuite parce que Bordeaux affiche cette saison un visage plus déterminé et séduisant en coupe d’Europe qu’en championnat. Si l’on fait exceptions de la double confrontation laborieuse contre le Dynamo Kiev (1-1, 1-0) et du revers à Newcastle (3-0), Jaroslav Plasil et ses partenaires ont toujours brillé en Ligue Europa, depuis leur qualification héroïque au coeur de l’été contre Belgrade en passant par les prestations accomplies contre Bruges ou Newcastle au match retour. Bordeaux a le droit de rêver et Francis Gillot, qui affirme ressentir toute cette « excitation autour du club », parle d’une éventuelle qualification comme d’un « exploit.»



Diabaté en pointe

Pour valider leur ticket pour le tour suivant, les Marine et Blanc savent ce qu’ils ont à faire : marquer. Cela paraît une évidence mais pour une formation qui n’a inscrit que quatre buts lors de ses huit dernières sorties, championnat et Ligue Europa confondus, la tâche n’a rien d’évident. En l’absence de Diego Rolan, victime d’une nouvelle entorse de la cheville, c’est Cheick Diabaté qui portera sur ses larges épaules la responsabilité de percer la muraille portugaise : « à l’aller, on avait un joueur d’espace puisque Benfica jouait assez haut donc ça convenait à Diego Rolan, observe Francis Gillot. Par contre, pour demain (ce soir, ndlr), je pense que c’est bien d’avoir un garçon comme Diabaté qui est un joueur de surface. Je pense qu’ils vont jouer un peu plus défensivement donc cela nous permettra de centrer et d’avoir plus de présence devant le but.» Mais le coach souhaite également « diversifier les actions » et faire en sorte que ceux « qui ne sont pas des buteurs se mettent à marquer un peu plus.»



Benfica « à l’aise à l’extérieur »

Remonter ce handicap d’un but ne sera pas la seule préoccupation de la formation girondine. Il s’agira aussi de ne pas céder face à l’expertise des Lisboètes loin de leurs bases : « c’est une équipe très à l’aise à l’extérieur, prévient le technicien bordelais. Ils ont gagné à Leverkusen, fait un nul au Barça... Ils sont aussi à l’aise à l’extérieur qu’à domicile, peut-être même plus. (...) La difficulté est de ne pas se faire prendre en contre car ils vont très vite.»

Ce soir, les hommes de Jorge Jesus seront toutefois diminués. Leurs deux titulaires habituels en défense centrale, Luisao et Garay, seront absents : « pour nous, c’est mieux qu’ils ne soient pas là, sourit Gillot. Mais ils ont de la réserve, ils vont les remplacer par des grands joueurs.» Le coach se méfie aussi de la « réussite » qui accompagne la formation portugaise : « je regarde énormément leurs matchs. Ils concèdent beaucoup d’occasions mais ne prennent pas de buts. Et nous, je trouve qu’on a pas beaucoup de réussite. Mais on fait tout pour changer le cours des choses.»

Et si le changement était pour ce soir ? En Ligue Europa, Bordeaux a gagné tous ses matchs à domicile cette saison. Et statistiquement, il dispose de 41% de chances de se qualifier après sa défaite 1-0 à l’aller. Autant de raisons d’espérer. •

OSF

Photo : Battus 1-0 à l’aller, Fahid Ben Khalfallah et les Girondins possèdent statistiquement 41% de chances de renverser la tendance ce soir © ARCHIVES AFP