Dans la course au maintien, l’épilogue se déroulera-t-il ce week-end ? C’est ce qu’espèrent les joueurs, le staff et les supporters de l’Union Bordeaux-Bègles. C’est aussi ce que redoutent leurs homologues du SU Agen.

Actuellement, neuf points séparent les deux formations, seules en lice depuis la confirmation officielle, la semaine dernière, de la relégation en pro D2 de la lanterne rouge Mont-de-Marsan. Si elle l’emporte demain, l’UBB, qui reçoit Bayonne, pourrait porter son avance à 13 points, 14 si elle inscrit un quatrième point de bonus offensif après ceux obtenus consécutivement à domicile contre Toulon (41-0), Agen (48-17) et Mont-de-Marsan (40-7). Il ne resterait ensuite que trois rencontres à disputer, soit 15 points au maximum à distribuer, et le maintien serait alors acquis, en dépit des réserves politiquement correctes qui ne manqueraient certainement pas de s’élever. Mais pour que ce scénario, certes idéal mais néanmoins parfaitement crédible, se concrétise, il faudrait pour cela compter sur une défaite d’Agen à Clermont. Quand on regarde le parcours sur leur pelouse des Auvergnats, avec 13 victoires en autant de matchs disputés, championnat et Europe confondus, une telle issue semble pour le moins vraisemblable... Reste donc aux Girondins à faire le job contre Bayonne. L’incertitude, à vrai dire, se situe essentiellement à ce niveau.



« On jouera à fond »

Pour résumer, les rugbymen bordelais ont donc leur destin en mains, « une occasion en or » selon la formule de Raphaël Ibanez. Et pour qu’ils ne passent pas à côté de ce rendez-vous capital, les entraîneurs se sont évertués cette semaine à maintenir le niveau de vigilance et d’application qui a permis au groupe de sortir de la mauvaise passe dans laquelle il se trouvait avant la réception du leader toulonnais. « Le staff a beaucoup insisté sur tous les points négatifs du match contre Mont-de-Marsan, explique Julien Rey. On n’était pas satisfaits de ce match, c’était brouillon. Il ne faut pas que l’on se repose sur nos acquis sinon on pourrait déjouer. Après tout, nous ne sommes que douzièmes.» « Il y a eu des louanges sur notre jeu mais on garde les pieds sur terre, confirme Laurent Delboulbès. On sait que si on gagne ce week-end, le maintien sera quasiment acquis donc on y pense mais on ne veut pas se mettre de pression inutile. On jouera à fond pour gagner, comme à chaque fois.»



Un premier succès à Moga ?

Contre Bayonne, demain, l’opposition s’annonce plus consistante que face à Agen et Mont-de-Marsan. Les Basques restent sur un succès de prestige sur Toulon (33-28) et lors de leur dernier déplacement, ils se sont imposés à Agen (20-30). « C’est une équipe très solide avec de vrais atouts collectifs, observe Raphaël Ibanez. On sera testés dans l’affrontement, le défi physique. Il y a un surplus de puissance chez eux qu’il faudra contrôler. Il faudra rester sur nos principes de jeu mais aussi ajouter un brin de férocité, plus d’agressivité encore que lors du dernier match.»
Cela peut paraître anecdotique, compte tenu de l’enjeu, mais cette rencontre sera aussi la dernière que l’UBB disputera cette saison sur la pelouse du stade André Moga. Le bilan, à ce jour, a de quoi faire peur : les 7 matchs disputés devant le public béglais, en coupe d’Europe et en championnat, se sont tous soldés par des défaites... « Ce stade nous tient à coeur, affirme Laurent Delboulbès. On aimerait y gagner pour clore la saison.» « En fait, on a deux objectifs ce week-end, ajoute Camille Lopez. Assurer le maintien en Top 14 et gagner à Moga. On a à coeur d’atteindre les deux.» •

OSF

UBB - BAYONNE : samedi à 18h30 au stade André Moga

Photo : Heini Adams et ses coéquipiers s’étaient inclinés 15-22 contre le Racing lors de leur dernier match à Moga. Demain, ils espèrent y gagner pour la première fois et assurer leur maintien. © ARCHIVES AFP