Six buts, un match plaisant et au bout du compte, une victoire (4-2 contre Montpellier) qui permet d’espérer encore une bonne surprise en fin de championnat ! Samedi soir, les 
habitués du stade Chaban-Delmas ont dû se pincer pour y croire.

Cela faisait bien longtemps, en effet, que la formation au scapulaire n’avait pas offert une soirée aussi riche en intensité et en émotions à ses supporters. Pour autant, d’un strict point de vue comptable, ce coup d’éclat bienvenu dans une saison globalement assez morne ne change pas grand chose. Bordeaux demeure scotché à la neuvième place et reste à bonne distance des strapontins européens. Mais à voir les sourires qui irradiaient les visages de Jaroslav Plasil et ses partenaires à l’issue de la rencontre, on se dit que le groupe girondin avait à coeur de proposer enfin une prestation enthousiasmante, histoire de tordre le cou à l’idée répandue dans le milieu du football français selon laquelle Bordeaux est l’équipe la plus ennuyeuse du championnat. Pour une soirée, au moins, ils y sont parvenus.



«Plus de fraîcheur»

L’explication de cette embellie ? Débarrassés de la coupe d’Europe et du rythme d’un match tous les trois jours qu’elle exige, le groupe girondin a retrouvé du jus. «On avait beaucoup plus de fraîcheur, on avait des jambes même si le dernier quart d’heure de la 1re mi-temps a été un peu compliqué, observe Benoît Trémoulinas. On avait de l’envie, on a bien travaillé cette semaine, ça se reflète sur le terrain. Je pense qu’il y a eu une prise de conscience personnelle. Quand il y a beaucoup plus de mouvements, de présence devant le but, forcément on marque des buts, tout simplement.» «Il y avait plus de fraîcheur, abonde Francis Gillot. On a récupéré par rapport au marathon que l’on a fait toute l’année. J’espère qu’on aura cette fraîcheur jusqu’à la fin de saison car rien n’est joué encore, j’ai vu le classement, on est à cinq points du 5e ou du 6e, alors pourquoi pas, on ne sait pas.»

Si recoller au peloton en championnat paraît pour le moins aléatoire, un autre objectif semble plus abordable. Avant le déplacement à Lens mercredi, en quart de finale de la coupe de France, cette victoire tombe à point nommé. «On s’est dit qu’il fallait absolument gagner, explique Jaroslav Plasil. Cela s’est vu sur le terrain, on a fait les efforts, on a joué simple pour une fois et on s’est procuré pas mal d’occasions. C’est bien d’avoir gagné et d’avoir un peu plus de confiance avant d’aller à Lens.»
Pour espérer se qualifier à Bollaert, les Girondins devront toutefois se montrer plus vigilants sur le plan défensif. C’est à ce prix qu’ils pourront sortir vainqueurs de ce rendez-vous capital, que Nicolas Maurice-Belay qualifie de «match de la saison.» •

OSF

Photo : Avant d’aller à Lens, Jaroslav Plasil et ses partenaires se sont lâchés offensivement © AFP