Coupables d’avoir commis d’incroyables erreurs individuelles, les rugbymen de l’Union Bordeaux-Bègles se sont logiquement inclinés hier soir face à une équipe de Montpellier opportuniste.

Depuis qu’elle évolue dans l’élite du rugby français, l’UBB a pris la bonne habitude de réussir de grosses performances au stade Chaban-Delmas, dans des matchs souvent qualifiés de gala. Mais chez elle, au stade André Moga de Bègles, il n’est pas rare qu’elle passe à travers. C’est ce qui s’est passé hier soir, lors d’une partie qu’elle aurait pu gagner, ce en dépit de l’absence de plusieurs de ses cadres, laissés au repos ou blessés.
Face à une équipe expérimentée comme Montpellier, qui s’est imposée à Moga pour la troisième fois en trois ans, Bordeaux n’a eu besoin de personne pour se saborder : «J’avais dit aux joueurs avant le match que soit on gagnerait ce match, soit on le perdrait nous, regrettait Vincent Etcheto, l’entraîneur des arrières. On l’a perdu car on donne un premier essai, puis un deuxième et, jamais deux sans trois, on en donne un troisième... Tout le monde est déçu. On avait gagné avec de la chance contre Toulouse et Castres, là on perd sans réussite et avec des erreurs.»



L’UBB orpheline de ses cadres

Si cette défaite, tout juste atténuée par le point de bonus défensif acquis dans l’ultime minute, n’a rien de catastrophique au classement du Top 14, où l’UBB occupe désormais la septième place, elle semble mettre en évidence la dépendance de la formation de Raphaël Ibanez à ses cadres.
Sans ses tauliers Heini Adams, Matthew Clarkin et Bruce Reihanna, l’équipe a souffert. Pour sa première titularisation en remplacement du demi de mêlée sud-africain, Emmanuel Saubusse a connu beaucoup de difficultés à organiser le jeu.
Avec la fatigue accumulée, quatre jours seulement après une partie exigeante sur le plan physique face aux champions de France castrais, l’Union n’avait pas les armes pour rivaliser et ne pouvait espérer mieux que ce bonus défensif.



Trois erreurs grossières

Le scénario du match, lui, a été celui d’une course à handicap. Déterminée et affichant des ambitions dans le jeu, l’Union a passé toute la rencontre à tenter de rattraper ses erreurs.
Pierre Bernard a commis la première, en adressant une passe risquée. Interception et essai de Audrin (13e, 0-10). Bordeaux réagissait dans la foulée et sur un service de l’ouvreur bordelais, qui se reprenait bien, Talebula filait dans l’en-but (16e, 7-10). Grâce à l’efficacité de son buteur, l’Union passait même devant... jusqu’à la deuxième erreur ! Un coup de pied contré de Saubusse finissait, deux passes plus tard, dans les bras de Audrin, encore lui, qui n’en demandait pas tant (36e, 16-20).
En début de deuxième période, un essai de Connor ramenait les siens à deux longueurs (47e, 21-23) mais Jean-Baptiste Peyras commettait la dernière bourde. Il manquait le ballon à la réception d’une chandelle dans ses 22 mètres, offrant un boulevard à Combezou (49e, 21-30).
Abattus et fatigués, les Bordelais trouvaient tout de même la force d’inscrire un ultime essai par Maynadier, suite à une poussée collective, dans la dernière minute. Un essai qui offre ce fameux bonus défensif et de l’espoir avant de rejouer dès dimanche à Grenoble. •

OSF