Avec une équipe profondément remaniée, l’Union Bordeaux-Bègles est parvenue à ramener un point de son déplacement à Grenoble. C’était certainement l’objectif affiché par le staff et ce deuxième bonus défensif de la semaine permet à la formation de Raphaël Ibanez de terminer sans trop de dommage une semaine qui s’annonçait comme celle de tous les dangers, avec trois matchs délicats à négocier en neuf jours.

Après la défaite émaillée d’une kyrielle d’erreurs contre Montpellier, le staff avait décidé d’injecter une forte dose de sang neuf dans son quinze de départ. Ainsi, seul Darly Domvo, titulaire mercredi face aux Héraultais, était aligné d’entrée de jeu. Cette formation new look a toutefois su répondre aux attentes de ses entraîneurs dans l’envie et le combat. Malgré une conquête défaillante, Romain Lonca et ses partenaires n’ont jamais lâché et ont perturbé une formation grenobloise qui ne s’attendait sans doute pas à une telle opposition.

Une pluie diluvienne
Sur la pelouse détrempée du stade Lesdiguières, les 30 acteurs de cet affrontement déjà capital dans la course au maintien ont eu bien du mérite. Car au pied des Alpes, il faisait un temps à ne pas mettre un rugbyman dehors : pluie ininterrompue, vent, fraîcheur presque automnale... Dans ces conditions, les options de jeu étaient limitées à la portion congrue et les deux formations s’en remettaient au jeu au pied.
Dominés en première période, les Girondins subissaient l’impact isérois mais grâce à la relative maladresse, contre le vent, du buteur local Valentin Courrent (trois sur cinq au repos), ils restaient au contact à l’heure des citrons.
Sur leurs rares incursions dans le camp grenoblois, ils parvenaient à scorer à deux reprises par Emmanuel Saubusse, qui voyait sa troisième tentative, à 55 mètres mais avec le vent, rater la mire de seulement quelques mètres. Au repos, le coup restait donc jouable (9-6).

Le bonus, finalement...
Et l’Union se prenait même à rêver d’un exploit moins de cinq minutes après son retour sur le pré. Suite à une chandelle d’Emmanuel Saubusse, l’ailier Nicolas était plaqué par Lilomaiava. Maynadier récupérait le ballon et décalait Brousse qui filait dans l’en-but. Malgré l’échec de Saubusse sur la transformation, les Girondins prenaient l’avantage au score pour la première fois de la partie (9-11, 43e).
Portés par leur dynamique, les Bordelais tentaient d’appuyer mais leur indiscipline allait remettre les Grenoblois dans le match. Valentin Courrent passait trois nouvelles pénalités et repoussait l’UBB à sept longueurs (18-11, 69e).
L’enjeu, pour les joueurs au scapulaire, devenait alors de conserver cet écart, synonyme de bonus défensif. Ils obtenaient deux pénalités et choisissaient... la touche, sans doute dans l’espoir d’accrocher un match nul. Un mauvais choix puisqu’ils ne parvenaient pas à atteindre la terre promise et, dans la foulée, concédaient une nouvelle pénalité aux locaux (21-11, 78e).
Le bonus s’envolait mais par chance, Bordeaux bénéficiait d’une pénalité dans l’ultime minute. Saubusse ne tremblait pas et permettait à sa formation de ne pas rentrer bredouille de son voyage en Isère. •

OSF