Hier soir, sur la pelouse de l’Eintracht Francfort, Bordeaux a vécu une soirée cauchemardesque. Une de plus. Certes, nous ne sommes encore qu’en début de saison et cette nouvelle défaite - la cinquième, tout de même, en sept matchs officiels... - ne signifie pas que les Girondins ne finiront pas à l’une des deux places qualificatives de leur poule. Mais il y a tout de même de quoi s’inquiéter.

Car l’Eintracht Francfort n’a pas été impressionnant, loin s’en faut, et dès qu’ils ont mis un peu d’intensité, dès qu’ils se sont appliqués dans les transmissions, les Girondins sont parvenus à bousculer des allemands subitement fébriles. Le problème, c’est que Bordeaux, actuellement, l’est encore plus... Et Francis Gillot ne peut que constater les dégâts : «Je suis très inquiet pour la suite, a-t-il déclaré. Non seulement pour la Coupe d’Europe mais aussi pour le championnat. Je me fais beaucoup de soucis. Certains avaient ce soir l’occasion de se montrer et ils ne l’ont pas fait. On n’a rien montré.»



Du retard à l’allumage

Comme prévu, le coach avait choisi de préserver ses cadres en vue du déplacement déjà capital à Lorient, dimanche à 14h. Ainsi, Mariano, Sané, Obraniak, NGuemo, Diabaté ou Saivet, tous titulaires contre Paris, étaient absents et des joueurs peu utilisés habituellement comme Bréchet, dont c’était la première titularisation, Traoré ou Faubert, débutaient la partie.
Mais ce Bordeaux expérimental, sans doute trop, allait attendre le quart d’heure de jeu pour débuter le match. Dommage car les Allemands, eux, étaient à l’heure et ils ne manquaient pas de profiter de l’apathie de leur adversaire pour inscrire deux buts.

Sur le premier, Bréchet perdait un duel de la tête. Kadlec, dont la position de hors jeu échappait à l’arbitre, en profitait pour fusiller le pauvre Carrasso (1-0, 4e). Sur le deuxième, suite à un corner joué à deux, Barnetta servait Russ, oublié par la défense, qui déviait tranquillement le ballon (2-0, 16e).
Dans la foulée, Bordeaux réagissait enfin mais Bréchet (18e), Jussiê (19e) et Maurice-Belay (20e) manquaient de réalisme, un mal récurrent, et ne permettaient pas à leur équipe de reprendre espoir.

Dans un match désormais équilibré, les deux formations se rendaient coup pour coup mais au repos, l’affaire était bien mal engagée. Elle se corsait encore au retour des vestiaires. Une faute de Rolan à l’entrée de la surface offrait un coup franc dangereux à Djakpa, qui prenait Cédric Carrasso à contre-pied et scellait définitivement le sort de cette partie (3-0, 52e).
Bordeaux buvait le calice jusqu’à la lie et finissait la rencontre à dix, Orban récoltant un rouge pour une faute en tant que dernier défenseur (31e). •

OSF