Il a les traits légèrement tirés mais est toujours aussi souriant et aimable. Après deux jours partagés entre festivités et sollicitations médiatiques, Boris Diaw est de retour à Bordeaux.

Pas pour longtemps, trois jours seulement, mais assez pour permettre au capitaine de l’équipe de France de basket, sacrée championne d’Europe pour la première fois de son histoire dimanche dernier en Slovénie, de faire le point sur sa situation et celle du club qu’il préside, les JSA Bordeaux.



Un titre, enfin !

Le sacre obtenu à Ljubljana (victoire en finale 72-62 contre la Slovénie), la génération Parker-Diaw l’attendait depuis dix ans ! Après le bronze en 2005 et l’argent en 2011, les Bleus ont enfin décroché le titre suprême. Pour Boris Diaw, finaliste de la NBA sous le maillot des San Antonio Spurs avec Tony Parker et Nando De Colo, cette consécration a une saveur particulière. «Avec Tony, on s’est dit le matin du match qu’une finale perdue par an, ça suffit, sourit le géant bordelais. Ce succès, ça a été un travail de longue haleine. Il y a des années où ça se passe bien, d’autres moins. Le but, c’est de se servir de ces expériences pour avancer. Cette victoire est très importante pour le basket français.»



« Tirer le basket français vers le haut »

A l’instar des autres joueurs du groupe France, Boris Diaw est en mission. Le titre de champion d’Europe doit servir à promouvoir ce sport qui, au niveau national, arrive aujourd’hui derrière le foot, le rugby et même le hand dans la hiérarchie française, alors qu’il occupait la deuxième place au milieu des années 90 : «Ce résultat doit tirer le basket français vers le haut, confirme le capitaine des Bleus. L’exemple, c’est 1998 avec le titre de champions du monde de la France, ou le hand qui a gagné plusieurs fois. ça crée de l’émulation chez les jeunes. On est conscient que cette histoire, sa médiatisation, devrait créer de nouvelles passions chez les jeunes. Pour que le basket ait une plus grande place dans le sport français, il faut des victoires nationales, même s’il y a un travail à faire localement. Il faut que les villes prennent le relais car tout ne peut pas venir du national.»



Les JSA en pleine reconstruction

Développer le basket au niveau local, c’est justement ce que tente de faire Boris Diaw à Bordeaux. Président du club des JSA, relégué la saison dernière en N1 et qui débutera la compétition samedi (20h contre Cognac à la salle Jean-Dauguet), la star girondine ne cache pas qu’à terme, il entend créer une grande équipe dans sa ville. Mais il souhaite également ne pas brûler les étapes : «La saison dernière a été difficile, admet-il. Mais il faut savoir reculer pour mieux sauter et ça passe par acquérir de l’expérience. ça ne sert à rien de nous lamenter sur notre sort. ça doit nous rendre plus fort. On a changé une grande partie de l’équipe et l’objectif est de faire une belle saison, essayer d’être le plus haut possible. Les joueurs sont très motivés et j’aime beaucoup le groupe qu’on a mis en place, avec des joueurs d’expérience et des jeunes. Il faudra voir s’il est possible de remonter mais la N1, c’est une catégorie qu’on connaît bien. Il faut se servir de cet avantage.»

Le directeur général du club, Nicolas Mingant, rappelle lui que «l’objectif majeur est de se structurer économiquement. On n’arrivera à rien sans ça.» Dans cette perspective, l’entrée dans un palais des Sports rénové, prévue en 2015, doit être décisive. D’ici là, le club compte se construire par étapes et trouver des partenaires économiques. Une mission, encore une, que le champion d’Europe et président du club entend bien relever. •

OSF

Photo : Très sollicité par les médias, Boris Diaw se voit comme un ambassadeur de la cause du basket en France © OSF