Malgré une prestation sérieuse et un engagement sans faille, les Girondins se sont inclinés dans les dernières minutes, hier soir contre le Paris SG (1-3). Et il y aura des regrets, forcément, quand Francis Gillot et ses hommes reverront les images de cette partie. 

Car Bordeaux a tout fait pour se donner les moyens de faire chuter le champion de France en titre.
Les ingrédients sont connus et Lamine Sané et ses partenaires seraient bien inspirés de s’en souvenir lorsqu’il faudra se frotter à des adversaires moins prestigieux, comme par exemple le week-end prochain à Bastia... En football, tout devient plus simple quand les joueurs font preuve d’engagement et d’application. Et comme par enchantement, ces valeurs, qui avaient manqué samedi dernier contre Toulouse, ont illuminé le match des Marine et Blanc hier soir. En talent pur, il existe toujours un gouffre entre la constellation de stars parisienne et la besogneuse formation girondine. Mais avec ses armes et son courage, Bordeaux n’est passé loin de l’exploit.

Un premier acte cadenassé
Pour contrer le talent des étoiles de la capitale, Francis Gillot avait décidé de muscler son milieu de terrain. En alignant NGuemo, Traoré et Poko au milieu, le coach bordelais entendait perturber la capacité des Parisiens à faire tourner la balle jusqu’à ce qu’une brèche s’ouvre. Et le paris s’avérait payant durant 45 minutes. Dans une rencontre sans rythme, avec d’un côté une équipe visiteuse qui, comme à son habitude, conservait le ballon grâce à une qualité technique sans équivalent en France, et de l’autre des Bordelais vaillants et regroupés autour de leur trio de récupérateurs, on s’ennuyait fermement et les deux gardiens étaient réduits au chômage technique.
Le scénario convenait sans doute à Francis Gillot mais c’était sans compter sur le froid réalisme des joueurs de la capitale. Alors que Ibrahimovic, d’un coup-franc sur la base du poteau, venait de faire passer un premier frisson dans le cou des supporters bordelais (44^e), Paris trouvait finalement la faille au-delà du temps réglementaire. Le Brésilien Lucas, servi dans la surface, éliminait Orban d’une feinte de frappe puis centrait en retrait vers Pastore. Etrangement esseulé au point de penalty, l’Argentin trompait tranquillement le portier girondin d’un contre-pied imparable (0-1, 45^e+1). Un scénario cruel pour des Bordelais méritants.

Bordeaux finit par craquer
Au retour des vestiaires, la réussite qui avait fui les joueurs au scapulaire en première période allait changer de camp. Poko, infatigable travailleur au milieu de terrain, récupérait un ballon dans les pieds d’Adrien Rabiot et se présentait seul devant Sirigu, qu’il battait d’une frappe piquée (1-1, 49^e). Ce but, inscrit sur leur première occasion, récompensait des Bordelais qui évoluaient plus haut depuis la reprise.
Les débats s’animaient enfin et si Paris conservait une écrasante supériorité dans la possession de balle, Bordeaux jouait désormais crânement sa chance et s’offrait quelques opportunités. Le PSG se créait la plus belle occasion sur une percée de Menez, dont la frappe était repoussée par Carrasso sur Lucas Digne. L’ex-Lillois pensait marquer mais au prix d’un retour fulgurant, le portier bordelais parvenait à dévier la balle sur le poteau avant de la récupérer (61^e).
Bordeaux commençait à croire en ses chances et Poko (65^e) puis Rolan (84^e) maintenaient le danger sur les buts franciliens. Mais face à une équipe comme Paris, un instant de déconcentration suffit à faire basculer une partie. Une perte de balle de Traoré dans son camp offrait un quatre contre quatre aux Parisiens. Pastore servait Rabiot qui, au point de penalty, ne se faisait pas prier pour fusiller Carrasso (1-2, 85^e). Bordeaux tentait alors le tout pour le tout et s’exposait. Matuidi, servi une fois de plus par Pastore, scellait définitivement le sort de cette rencontre en battant le gardien bordelais de près (1-3, 88^e). •

Olivier Saint-Faustin