Tout est à refaire, ou presque... En une semaine et trois défaites consécutives, les Girondins ont perdu tout le bénéfice de leur mois de décembre quasiment parfait (quatre succès et un nul en Ligue 1).

En trois rencontres aux scenarii à chaque fois différents, ils ont montré toutes les limites d’un groupe trop inconstant pour prétendre s’installer durablement dans le haut du tableau de la Ligue 1. Quatrièmes à la trêve, ils occupent désormais le neuvième rang, à six longueurs d’une place européenne.

Il y eut d’abord le non-match contre Toulouse (défaite 0-1), classé au rayon des regrettables accidents de parcours tant la faiblesse technique affichée ce soir-là ne pouvait pas refléter le réel niveau de Ludovic Obraniak et ses partenaires. Une impression confirmée trois jours plus tard contre le Paris SG en coupe de la Ligue. Mais malgré une prestation bien plus convaincante, Bordeaux s’inclinait encore en fin de rencontre (1-3).
Puis il y eut ce déplacement à Bastia. Comment les Marine et Blanc ont-ils pu perdre ce match, contre des Corses limités ? Francis Gillot se pose encore la question... « Nous n’avons pas eu d’efficacité et sur leur seule occasion, ils marquent un but hors-jeu selon moi, peste le coach. Il y avait la possibilité de faire beaucoup mieux et même un nul nous aurait déçu. Alors la défaite... On a un vrai problème d’efficacité. La maîtrise ne suffit pas, il faut être meilleur dans les deux surfaces.»



« Tout m’inquiète en ce moment »

L’efficacité, c’est bien ce qu’il manque aux Bordelais en ce début d’année calamiteux, qui rappelle vaguement le début de saison.
Car en Corse, les Girondins ont dominé et auraient dû rentrer aux vestiaires, à la pause, avec un ou deux buts d’avance. Dans les vingt premières minutes, ils se sont créés trois occasions très franches mais Poko (3e), Sertic (11e) et Rolan (16e), dans des situations pourtant favorables, ne parvenaient même pas à inquiéter le portier bastiais... Les locaux, eux, n’avaient besoin que d’une opportunité, au terme d’une action bien construite, pour faire trembler les filets grâce à Ba (1-0, 42e). « On avait bien fini l’année parce qu’on a eu de la réussite offensive, analyse Francis Gillot. Tout est tombé à l’eau. Nos deux meilleurs buteurs sont blessés et c’est difficile. J’avais annoncé un mois de janvier très compliqué. On y est ! Il faut continuer à travailler. (...) Tout m’inquiète en ce moment. Le manque d’efficacité m’inquiète et le match m’a inquiété aussi. Quand on fait des prestations comme ça, on ne regarde pas devant ! Ca fait longtemps que je ne regarde plus devant. Tant qu’on n’a pas de buteur, ça ne sert à rien de parler.»


Hoarau n’a rien pu faire

Après la pause, face à des Bastiais opérant en contre-attaque, Bordeaux ne s’est créé qu’une opportunité, grâce à Guillaume Hoarau (64e). Entré en remplacement de Poko, l’ex-Parisien a fait son possible mais dans une équipe visiblement marquée par le but encaissé et bien moins à l’aise techniquement qu’en première période, il n’a pas eu l’occasion de s’illustrer.

Sans Jussiê ni Diabaté, blessés, et avec un Hoarau pas encore à 100% physiquement, Bordeaux donne l’impression de pouvoir jouer durant plusieurs heures sans être capable d’inscrire le moindre but. Une lacune peut-être seulement provisoire mais avec le calendrier infernal de ce début d’année (coupe de France mercredi contre l'Île-Rousse, réception de Saint-étienne, déplacement à Paris), les Girondins risquent de laisser filer irrémédiablement le wagon de tête. •

OSF