Les quais de Bordeaux ont décidément la cote. Alors que le Port de la Lune a accueilli 36 paquebots de croisière cette année, 49 sont déjà inscrits pour la saison 2016 (la période de mai à octobre principalement).
C’est une hausse considérable, mais cela n’est pas encore le record de la ville, qui avait vu accoster 50 bateaux il y a douze ans. Les réservations ne sont toutefois pas closes et on pourrait imaginer que d’autres navires viennent s’ajouter à cette liste déjà longue et permettre à Bordeaux de dépasser son record.
Pollueurs, ou non ? En marge de ces chiffres, qui sont le reflet de l’attractivité toujours croissante de la ville et garantissent un niveau de retombées économiques conséquent, l’engouement des paquebots pour Bordeaux suscite le débat. Il y a quelques semaines, nous nous faisions l’écho dans nos colonnes des déclarations faites en conseil municipal par le groupe des élus écologistes. S’appuyant sur une étude réalisée par l’association France Nature Environnement dans le port de Marseille (qui voit défiler 500 gros bateaux par an), Pierre Hurmic avait dénoncé la pollution générée par les paquebots, dont le fioul lourd possède une teneur en soufre considérablement supérieure à celle du diesel des voitures. Il n’est pas le seul à s’interroger puisque la Ville a demandé une étude sur l’impact en matière de pollution de l’air. Mais ces propos ont vivement fait réagir ceux qui travaillent à l’essor de ces croisières à Bordeaux. En particulier François de la Giroday, ancien agent maritime, aujourd’hui consultant pour Sea Invest, l’un des plus gros opérateurs maritime de France. Il réfute les accusations de pollution par les bateaux à quai : « Lorsque ces bateaux accostent à quai, ils éteignent leurs moteurs. Et ils mettent alors en service des générateurs qui marchent au gasoil. Par obligation légale, ces générateurs sont équipés d’un système qui permet de limiter très fortement les rejets de soufre. » S’il est tout à fait favorable à la réalisation d’une étude, il se dit sûr de lui : « Je suis absolument certain que la pollution engendrée par la présence des paquebots de croisière est bien inférieure à celle de la circulation sur les quais ou la rocade à l’heure de pointe. » L’Airaq, l’organisme chargé de l’étude de l’air, doit rendre son rapport à la fin d’année. •
Photo F. Cottereau / Sud Ouest
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