« Il y a du potentiel dans la rue de la Benauge... Elle a parfois une image obsolète mais c’est une erreur, car il s’y passe des choses ». Le maire de quartier Jérôme Siri parle en voisin, puisqu’il habite à deux pas. La rue de la Benauge, comme la “cité” qui est au bout, fait parfois figure de parent pauvre dans le quartier. Pourtant en effet, quelques commerces y tirent leur épingle du jeu.

Deux réparateurs informatique y ont leur clientèle, et une agence de services à la personne y a ouvert à l’été 2015, à l’angle du cours Le Rouzic. Sous l’enseigne de la franchise Générale des Services, la boutique emploie une dizaine de personnes et fait travailler des artisans du coin pour de la garde d’enfant, du jardinage, de la plomberie, du repassage...
En tout début d’année, c’est une cordonnerie qui a ouvert ses portes au 40, rue de la Benauge. C’est la première dans le quartier depuis des années et c’est une femme qui la tient : Laure Vignau, 41 ans (photo), fraîchement reconvertie dans ce métier manuel, est persuadée du potentiel du quartier. Elle est d’ailleurs née à la Bastide, fut élève au lycée François Mauriac tout proche et, en reprenant cet ancien local de couturière, elle offre aux habitants du quartier un service désormais recherché.

Des Gourmandises qui séduisent
La rue a aussi sa success-story : le pâtissier Guillaume Éon et ses “Gourmandises de Guillaume” ont même exporté leur succès ailleurs.
En février 2013, une page se tournait rue de la Benauge avec le départ en retraite du pâtissier Joël Lagasseau. Mais un jeune pâtissier (et chocolatier) prometteur et ambitieux prenait la suite : Guillaume Éon, qui venait de passer plusieurs années chez les renommés Dorin, rue Judaïque, après avoir fait ses classes notamment avec Francis Garcia au Chapon Fin. Les Gourmandises de Guillaume étaient nées et allaient très rapidement se faire un nom au-delà de la seule rue de la Benauge. La boutique est désormais reconnue pour ses pâtisseries mais aussi pour son pain, car Guillaume Éon a vite compris que le produit manquait cruellement au quartier. Désormais bien installé, pas question de ronronner. Avec l’aide de ses parents, Guillaume Éon a ouvert fin 2015 un Comptoir des Pains aux Bassins à Flot (photo), quartier tout neuf et en devenir. Les produits vendus là-bas sont fabriqués dans le grand laboratoire à l’arrière de la pâtisserie de la Benauge.

Et maintenant ?
Dans le quartier, c’est maintenant une brasserie ou un café avec une grande terrasse qu’on aimerait voir arriver, par exemple sur la place Calixte-Camelle.
En attendant, une nouvelle agence immobilière vient d’ouvrir à deux pas de la place : celle du réseau lancé par le médiatique Stéphane Plaza (boulevard Jules-Simon). Le début d’un retour dans la lumière pour le quartier ? •