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Le Bootleg, tel le phoenix... PDF Imprimer Envoyer
Mardi, 09 Septembre 2014 06:00

Disparu des radars depuis bientôt six mois, le Bootleg semble prêt à renaître de ses “cendres” – sur le papier tout du moins, avec quelques dates déjà annoncées en octobre. Qu’en est-il vraiment ? Les deux responsables de la salle de concert de la rue Lacornée sont optimistes mais prudents après cette longue traversée du désert.


 

Dans un grand rire, Cyril Béros lâche : « J’ai entendu des rumeurs en ville, comme quoi je serais parti avec la caisse ! » Mais le sourire se change vite en grimace : « En fait, ce sont plutôt le Bootleg et l’Irem qui ont siphonné ma propre caisse, jusqu’au dernier sou. Pour faire survivre ces deux projets, j’ai dû vendre tout ce que j’avais et même m’endetter. Moi, et tous les autres coopérateurs, investisseurs, on s’est tous saignés à blanc. Sans oublier le coup de main que nous ont donné les KissKissBankBankers !* » 


Le directeur de l’Irem et président du Bootleg – une école de musique et une salle de concerts, réunies au sein d’une même “coopérative d’intérêt collectif” (SCIC) – peut bien grimacer : au terme d’un « parcours d’obstacles » de bientôt six mois, la réouverture imminente s’impose, ou bien tout l’édifice construit depuis huit ans s’effondrera comme un château de cartes. Si le premier baisser de rideau en mars était volontaire (notre édition du 26 mars), pour se mettre en conformité avec les exigences de la commission de sécurité, la réouverture prévue courant juin n’a pu avoir lieu. En cause, une fermeture administrative décrétée par la préfecture, dont les trois mois arrivaient à échéance fin juillet.

« Rouvrir en juin aurait eu du sens, mais en plein coeur de l’été, non ! vitupère-t-il. Alors on a préféré attendre pour débuter les travaux fin août. C’est d’autant plus rageant que, depuis, le juge du tribunal administratif a retoqué les deux motifs de cette fermeture administrative – trop de bruit lors de l’inauguration en mars... 2013 ! et une accusation de vente d’alcool à emporter, tout ça parce que la police a repéré trois jeunes avec des verres consignés du Bootleg remplis de bière à deux kilomètres de la salle. »


« Un petit Zénith »

Malgré tout, les travaux vont bon train, pour être fin prêts pour le passage de la Commission de sécurité devant avaliser la réouverture, le 1er octobre. « Si on a l’accord, nous pourrons redémarrer dès le 1er au soir, affirme Martin Fronty, le directeur de la salle. La programmation d’octobre et de novembre a déjà été calée par notre comité de programmation. » D’où ces dates qu’on voit fleurir sur les flyers, en premier lieu celles d’Allez les filles, dont le programmateur Francis Vidal est aussi responsable dudit comité : ainsi, les Zig Zags, poulains de Ty Segall, le 14 octobre ou le rockabilly trash de Bloodshot Bill [photo de Une] le 14 novembre. Côté club ? « Le rythme restera le même, du mercredi au samedi. L’orientation aussi, toujours house et découvertes. »


Cyril Béros l’assure, tout va être fait pour être en conformité. Et plus : « On a mis le paquet pour les normes d’accessibilité, de sécurité, de désenfumage, de nuisances sonores – nous roderons le limiteur de décibels avec le voisinage. Plus un son exceptionnel : c’est un vrai petit Zénith qu’on vous ouvre ! » (sourire) Quoi qu’il en soit, le Bootleg restera en équilibre fragile, d’où ses craintes pour l’avenir. Surtout du côté du préfet, après les déboires d’autres projets culturels ouverts la nuit. 


« Une descente de police suffira certainement à trouver une personne au moins avec de la drogue, parmi 300 jeunes de 18-25 ans – à ce train, on pourrait aussi fermer les lycées et les collèges... On voudrait nous faire porter le fardeau des pratiques toxicologiques d’une génération, alors qu’on ne dispose d’aucun moyen de contrôle. J’en appelle à une application juste et raisonnée de la loi, et à la responsabilité envers une structure employant 40 salariés. J’aimerais beaucoup qu’avec les institutions, on s’engage dans une charte commune de prévention et de gestion des risques, comme celle de Fêtez Clairs, à Paris. Tous nos efforts vont déjà dans ce sens-là. » •

Sébastien Le Jeune

* En avril, le Bootleg avait réuni 15 000€ grâce au site de financement participatif KissKissBankBank (notre édition du 14 avril).

 

Photo : Martin Fronty et Cyril Béros ont bon espoir pour un lever de rideau effectif dès le 1er octobre. © SLJ

 

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