Ils seront les trois à représenter la région bordelaise lors de cette 46e édition de la Solitaire du Figaro, dont les participants arriveront demain soir dans le port de la Lune. Des profils et des expériences différentes, mais une même passion pour la voile et la course au large.



Yannick Evenou n’en est pas à sa première participation, mais sa dernière expérience de la Solitaire du Figaro ne date pas d’hier... Il avait couru deux éditions en 1994 et 1995 et les avait plutôt bien terminées, aux 31e et 29e positions. En deux décénies, de l’eau a coulé sous les coques. Oenologue de profession, il s’est consacré à son travail dans de grandes propriétés du vignoble bordelais. Cette année, c’est presque sur un coup de tête qu’il s’est relancé dans l’aventure. Désireux de quitter son travail, sollicité par un skipper breton, c’est fin mars seulement qu’il décide de lui racheter son bateau pour se jeter à nouveau à l’eau. Comme il y a 20 ans, son bateau s’appelle «Loi et Vin», un jeu de mot ironique en référence à la loi qui encadre strictement la communication des marques d’alcool et les empêche de faire du sponsoring sportif. Cela n’empêche pas Yannick Evenou d’avoir trouvé ses soutiens financiers surtout dans le milieu viticole (association des oenologues, sous-traitants...). Son bateau, dont la coque est décorée par l’artiste bordelais Jofo, était inauguré hier soir sur le quai des Chartrons.



Pour Michel Pouydebat, kiné indépendant à Mérignac qui fêtera ses 51 ans samedi, ce sera une première. Un vieux rêve qui se concrétise pour ce régatier amateur. Amateur mais passionné, depuis tout jeune. Assez pour oser se lancer dans l’aventure, mais pas assez pour le faire de façon insouciante. Il a beaucoup hésité, expliquait-il hier dans « Sud Ouest » : trouver des sponsors, s’entraîner tout en travaillant, organiser son absence... Après un hiver difficile et beaucoup de doutes, le printemps et quelques belles sensations sur l’eau l’ont convaincu de larguer les amarres. Son bateau ne lui appartient pas, il est loué à Erwan Tabarly (le neveu d’Eric). Il finance tout ou presque sur ses deniers personnels. Mais il voit cette course comme une apothéose de sa vie de marin.



Expert maritime et architecte naval de 32 ans, co-fondateur de l’association les Marins de la Lune, le bordelais est le benjamin du trio. Mais pas le moins expérimenté puisqu’il a déjà participé à la course en 2014, et terminé 29e. Lui aussi s’est beaucoup démené pour trouver les sponsors qui lui ont finalement permis de s’engager : campagne de crowdfunding, soirée de soutien... la Villle de Bordeaux a aussi décidé de l’accompagner aussi dans l’aventure.

Ces trois skippers locaux et leurs bateaux seront à découvrir toute la semaine prochaine au pont d'honneur dans le village de la Solitaire. •

Photo : Yannick Evenou s’élance pour sa troisième Solitaire avec son bateau « Loi et Vin » © fabien cottereau / sud ouest