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Avec "Tapaj", quelques heures de boulot pour jeunes marginaux PDF Imprimer Envoyer
Mardi, 07 Juillet 2015 06:26

Lancé en 2012 à Bordeaux avant d’essaimer ailleurs en France, le dispositif Tapaj propose à des jeunes marginalisés de se remettre sur la voie de l’insertion grâce à des petits boulots payés à la journée. A Bordeaux, Auchan Mériadeck a été l’un des premiers partenaires privés à y croire et à faire travailler des jeunes en errance. Trois ans après, l’expérience menée est jugée très positive. 


 

Au point que l’enseigne renouvelle son soutien financier à l’organisme bordelais qui met en oeuvre ce projet (le Comité d’étude et d’information sur les drogues, CEID) et continue de confier certaines tâches à des jeunes inscrits dans le dispositif.


Payés à la journée


Tapaj (pour Travail alternatif payé à la journée) est un programme de « pré-employabilité » né au Québec, qui vise à remettre de jeunes en errance (18-25 ans) en contact avec l’insertion professionnelle (mais aussi, au delà, l’accompagnement, les soins...) sans les contraindre aux démarches institutionnelles classiques qui les font fuir. Porté par l’association bordelaise CEID et soutenu par des partenaires institutionnels (ville de Bordeaux notamment) ou privés, le dispositif Tapaj permet à ces jeunes de s’inscrire pour des sessions de travail de quelques heures pour lesquelles ils seront payés en fin de journée. 


Auchan Mériadeck figure parmi les premiers employeurs privés à avoir décidé de soutenir ce dispositif innovant. D’abord en présentant le dossier à la Fondation Auchan, qui l’a retenu et financé à hauteur de 10500€ en 2011. Puis en décidant de participer activement au dispositif en proposant des tâches à accomplir aux jeunes marginaux inscrits à Tapaj.

« L’année 2013 a été une année de lancement où nous avons dégagé pratiquement 450 heures de prestations diverses comme le nettoyage des extérieurs et le rangement de nos chariots dans les parkings »,
explique Daniel Dumont, en charge du projet à Auchan Mériadeck.



Barrières psychologiques


Des missions pas si anodines que cela pour la grande surface. « Que nos client trouvent des chariots, c’est très important pour nous ! Nous y avons travaillé avec les éducateurs du CEID, puis avec ces jeunes. Au début, les relations étaient un peu tendues avec l’équipe de la sécurité du magasin. C’est compréhensible : après 20 ans de relations de conflit entre la sécurité et les populations de marginaux, il fallait travailler ensemble. Il a fallut faire tomber des barrières psychologiques de part et d’autre mais c’est très bien : ils se sont découverts...»

En 2014 le dispositif est monté en puissance : 900 heures de travail ont été dégagées (nettoyage des chariots et des paniers, rangement des chariots, vente de sapins... « Nous avons vu passer une vingtaine de jeunes, explique Daniel Dumont. Je ne vais pas dire qu’il n’y a pas eu quelques échecs. Mais je veux vraiment en garder le côté positif car nous sommes très satisfaits de cette collaboration.» Au point que le magasin cherche aujourd’hui d’autres niches de tâches à proposer aux jeunes tapajeurs. Pas facile : les missions doivent avoir une utilité réelle, mais sans que leur réalisation ne soit vitale au fonctionnement du magasin. En cas de défaillance...


En attendant, la Fondation Auchan a de nouveau accordé un soutien de 15000€ au projet Tapaj cette année. Le chèque, remis hier par le directeur de Auchan Mériadeck Jean-Luc Carré, devrait servir à acheter un véhicule pour que les tapajeurs puissent répondre aux missions confiées par leurs partenaires. L’aventure continue. • S Lemaire

Photo : à Auchan Mériadeck, des jeunes marginaux peuvent faire des petits boulots à la journée grâce au dispositif Tapaj du CEID © archives SL

 

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