« Les Chartrons sont comme le vin de Bordeaux. Ils sont une vitrine et contribuent à la réputation de la ville ». Ce fut vrai dans le passé quand la préfecture girondine était encore un port et que les négociants stockaient barriques et bouteilles dans les chais du quartier. C’est encore vrai aujourd’hui. « Mais on oublie qu’il y a encore 20 ans, personne ne voulait venir habiter les Chartrons », poursuit Anne-Marie Cazalet, maire adjointe du quartier.

Rénovée au début des années 2010, la rue Notre-Dame, ou rue des antiquaires comme certains l’appellent encore, est passée en zone de rencontre. La vitesse des véhicules ne doit pas excéder 20 km/h. Piétons, cyclistes et voitures se partagent la chaussée. En 6 ans, le trafic a ainsi été divisé par deux dans la rue.

C’est l’histoire d’un hypermarché qui n’est passé pas loin de la fermeture. Quand Jacques Vallois devient propriétaire du Leclerc Chartrons en 2004, le magasin est en train de péricliter.

10000. C’est le nombre d’étudiants accueillis au sein des différents établissements d’enseignement supérieur situés de part et d’autre des Chartrons et réunis au sein de l’association Campus Chartrons.

A l’angle de la rue Barreyre et de la rue André-Darbon, la pépinière éco-créative des Chartrons réunit les cerveaux qui créent de nouveaux outils et services numériques.

Les chiffres donnent le tournis. 1 500 lits, 6 500 personnels de santé, 70 000 entrées par an sans compter les urgences, 225 000 consultations externes. Le groupe hospitalier Pellegrin est le vaisseau amiral du CHU (centre hospitalier universitaire) de Bordeaux également réparti sur deux autres pôles: à Saint-André en centre-ville et à Pessac (Haut-Lévêque et Xavier-Arnozan). Le site de 25 hectares (50 si on y ajoute l’université de médecine et Charles-Perrens) est une ville dans la ville, capable de fonctionner en autonomie en cas d’urgence. Pellegrin vit-il à côté ou dans Saint-Augustin ?

Le quartier Saint-Augustin est sûrement le territoire de Bordeaux le mieux servi au niveau des équipements sportifs.

Dans la famille Harribey, demandez Florence. 57 ans, 1m74, ancien pivot de l’équipe première féminine des JSA basket-ball, aujourd’hui bénévole en charge de la gestion du bar de l’équipe pro masculine. Dans la même famille, demandez Jean-Paul, le mari de Florence. Entré au club des JSA (Jeunes de Saint-Augustin) à l’âge de 12 ans, comme son épouse.

« Je suis arrivé en 1972 à Saint-Augustin. J’ai été instituteur puis directeur de l’école Flornoy pendant presque toute ma carrière. » Jean-Denis, dit Denis, Géron déroule la pelote. Il est l’un des fondateurs, avec Jean-Louis David et quelques autres de la maison de quartier des Jeunes de Saint-Augustin (JSA), allée des Peupliers, au début des années 80.

Si une association s’implique particulièrement pour et dans son quartier, c’est bien Saint-Augustin 2015 ! Depuis sa création en 2005, cette structure propose divers événements pour les habitants, à commencer par le traditionnel goûter des enfants, organisé chaque vendredi après-midi, depuis dix ans, sur la place Saint-Augustin.